Le plus gros avion de ligne européen jamais construit après l’A380 compte bien mettre fin au règne sans partage du Boeing 777. Airbus vient de livrer le premier-né de sa ligne A350-1000 à la compagnie aérienne Qatar Airways.
L’appareil, version allongée de l’A350-900 entré en service il y a trois ans, est doté de moteurs plus puissants. Il semble promis à un bel avenir sur le marché du transport aérien mondial long-courrier, même si le carnet de commandes demande encore à s’étoffer, rapportent Les Echos.
La volonté de supplanter Boeing
Le biréacteur, qui peut transporter plus de 400 passagers (50 de plus que l’A350-900), présente un fuselage plus long de 7 mètres. Il constitue en quelque sorte le chaînon manquant entre l’A350-900 et l’A380, et devrait pouvoir défier Boeing sur le marché à 1.000 milliards de dollars des long-courriers gros porteurs.
En effet, c’est depuis une dizaine d’années le 777-300ER du constructeur américain qui monopolise ce segment de l’industrie. L’A350-1000 devrait offrir les mêmes avantages, ainsi qu’une consommation de carburant réduite de 25 %, un rayon d’action supérieur et un plus grand confort.
Commandes en baisse
Mais si le « timing » semble propice, l’avenir n’est peut-être pas si rose pour Airbus. Depuis deux ans, la baisse du prix du pétrole et la concurrence sur les lignes long-courriers ont rendu les compagnies plus frileuses. Aux géants du ciel, elles préfèrent des avions plus petits, plus faciles à remplir et… moins cher à l’achat.
Depuis son premier vol d’essai en novembre 2016, le carnet de commandes de l’A350-1000 est ainsi passé de 195 à 169 exemplaires. Son futur rival, le 777X de Boeing, aligne déjà 326 commandes, deux ans avant sa date d’entrée en service. Airbus ne s’inquiète pas outre mesure, soulignant que « l’A350 a déjà destabilisé le leadership du 777, dont Boeing a ramené le rythme de production de 10 à 3,5 appareils par mois ».