Les soldes d'hiver 2018, un cru à oublier

Commerce: Les soldes d'hiver 2018, un cru à oublier

ACHATLes soldes de six semaines vont disparaître l'an prochain, et être raccourcis de deux semaines...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les soldes d’hiver édition 2018, les derniers dans leur configuration traditionnelle de six semaines avant d'être raccourcis l'an prochain, ont été un cru « décevant », cannibalisés par les promotions en continu depuis le Black Friday. Commencés le 10 janvier, ils se terminent mardi.

Un bilan « décevant »

Début février, la Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF) avait averti que les premiers chiffres dont elle disposait (4 % par rapport à 2017) démontraient des achats en « perte de vitesse ». Des baisses que confirme à l’heure du bilan le délégué général de la Fédération du commerce spécialisé (Procos), Emmanuel Le Roch : « Nos adhérents ont affiché des pertes de 3,5 % en moyenne en janvier ».

C’est certes « un peu moins pire » qu’en 2017, quand les soldes avaient affiché un repli de 6,2 %, mais c’est quand même « décevant ». Ce chiffre reflète cependant deux réalités bien différentes, a-t-il expliqué à l’AFP : si le secteur de l’équipement de la personne chute (-7,7 %), celui de l’équipement de la maison connaît une embellie (+4,5 %).

Une saison automne/hiver « bien médiocre »

La chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris et d’Ile-de-France, qui a interrogé 300 commerçants franciliens, évoque elle aussi des soldes « décevants après une saison automne/hiver bien médiocre ». Ainsi, « 66 % des commerçants n’ont réalisé à cette occasion qu’un chiffre d’affaires au mieux supérieur de 20 % à un mois normal, et 24 % n’ont fait aucun gain de chiffre d’affaires », selon son communiqué.

Plus inquiétant note la CCI, qui s’est appuyée sur une étude du Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services (CROCIS), « pour 59 % des commerçants, ce résultat est inférieur à celui des soldes de l’hiver dernier ». Pour 44 % des commerçants interrogés par la CCI francilienne, « ces mauvais résultats sont d’abord dus à la baisse de la fréquentation ».

Les soldes ne sont plus à la mode

Pour la FFPAPF, si les soldes d’hiver perdent de leur attractivité, c’est aussi parce que « de nombreux commerçants ont jugé que le Black Friday/Cyber Monday (24-27 novembre) et les promotions/ventes privées réalisées en 2017 ont contribué à limiter l’intérêt des consommateurs pour les soldes réglementés ».

Les commerçants interrogés par le CROCIS déplorent l’effet « désastreux » de cette surenchère de promotions sur le consommateur, qui « démodent les soldes » : pour 67 % d’entre eux, « les soldes ne sont donc plus un événement pour les clients (+5 points par rapport à l’hiver dernier) », affirme la CCI d’Ile-de-France.

Même si « 65 % des commerçants interrogés disent d’ailleurs avoir eux-mêmes pratiqué des ventes privées ou des promotions avant les soldes (+6 points par rapport à 2017) ».