Soldes: Le gouvernement veut réduire leur durée de six à quatre semaines en 2019
CONSOMMATION•Concurrencés de toutes parts, les soldes qui débutent ce mercredi, devraient être réformés dès ce printemps…C.P. avec AFP
Un dernier baroud d’honneur avant le relooking de printemps ? La secrétaire d’Etat à l’Economie Delphine Gény-Stephann a en effet annoncé ce mardi vouloir réduire la durée des soldes de six à quatre semaines à partir de 2019, dans un entretien mis en ligne sur le site du journal Le Parisien.
« Nous allons proposer (…) une réduction des deux périodes - été et hiver - de six à quatre semaines », a indiqué Delphine Gény-Stéphann, à la veille du lancement des soldes d’hiver 2018. « Ce serait pour une mise en place en 2019, vraisemblablement pour les soldes de janvier prochain », a-t-elle ajouté.
Les soldes d’hiver qui démarrent ce mercredi jusqu’au 20 février pourraient donc bien être les derniers dans leur style. Face aux critiques répétées des commerçants qui dénoncent par deux fois chaque année des opérations trop longues et en perte de vitesse, Bercy entend ainsi revoir le système.
Les dates de début des soldes resteront inchangées
« La perception du consommateur », c’est « une période de plus d’un mois qui est trop longue et dont l’intérêt se dilue », a poursuivi la secrétaire d’Etat. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire avait annoncé l’été dernier l’ouverture « d’une concertation », estimant que « les soldes restent un moment important » mais que leur organisation « n’est pas satisfaisante ».
Le jour de lancement des soldes (traditionnellement le 2ème mercredi de janvier et le 4ème mercredi de juin) ne devrait en revanche pas être modifié. Les petits commerçants « voudraient que les soldes démarrent plus tard » et les grandes enseignes « plus tôt, surtout pour les ventes à perte de l’hiver », c’est pourquoi le gouvernement a « choisi de maintenir l’équilibre actuel », a précisé la secrétaire d’Etat.
Rude concurrence
L’objectif de ce relooking est clair : redonner de l’attractivité à une campagne de promotion aujourd’hui concurrencée par les ventes privées, les opérations promotionnelles des enseignes ou encore le Black Friday.
« Notre système actuel, très franco-français, doit être révisé mais il est nécessaire de conserver ce temps fort commercial », qui représente encore 20 % du marché du secteur textile, explique Yves Marin, expert consommation du cabinet Wavestone.
Inutile toutefois d’attendre des affaires exceptionnelles pour ce dernier cru des soldes d’hivers. « Grâce à un Black Friday qui a bien fonctionné et un "bon" Noël, les commerçants n’ont pas trop de stocks, on s’attend donc à un petit cru », estime Yves Marin, sachant déjà que 2017 avait été en recul (-7%) par rapport à 2016.
Un budget moyen de 195 euros
Selon un sondage réalisé par l’Ifop pour le site Spartoo, « 45 % des Français interrogés considèrent qu’Internet sera le lieu idéal pour réaliser les meilleures affaires » cet hiver devant les centres commerciaux (23 %), les boutiques de centre-ville (14 %), les grands magasins (12 %) et les supermarchés (6 %).
Côté budget, les Français ont prévu de dépenser en moyenne 195 euros, une somme quasi stable par rapport à l’hiver dernier, selon l’Ifop. Selon une étude CSA réalisée pour la Fevad (fédération du e-commerce et de la vente à distance), les e-acheteurs prévoient d’acheter en moyenne 3,4 articles en ligne, comme en 2017. Seule une minorité (14 %) envisage une hausse du montant dépensé alors que 68 % prévoient un budget comparable à celui de 2016.