L'essentiel
- Le groupe est actuellement visé par des enquêtes du Parquet national financier et du Serious fraud office britannique pour des irrégularités dans des transactions.
- On ne sait pas si Tom Enders, le président exécutif d’Airbus, va briguer un troisième mandat.
Aucune décision concernant l’avenir de la direction d’Airbus ne devrait être prise lors du conseil d’administration du groupe aéronautique qui se tient ce jeudi. Mais l’ambiance ne devrait pas être au beau fixe non plus lors de cette réunion. Depuis plusieurs jours, les rumeurs de départ à la tête d’Airbus alimentent les spéculations et l’inquiétude chez les salariés.
Alors que le groupe est visé par des enquêtes du Parquet national financier et du Serious fraud office britannique pour des irrégularités dans des transactions, des remous agitent le cockpit du géant aéronautique. Tom Enders, le président exécutif d’Airbus, a beau eu rappeler mardi que son mandat courait jusqu’en 2019, il n’a pas apporté un démenti formel à l’article du Figaro qui indiquait qu’il ne briguerait pas un troisième mandat.
Des affaires également en Autriche et en Allemagne
Dans une situation délicate, le capitaine d’industrie est visé par deux autres enquêtes en Autriche et en Allemagne autour de vente d’avions Eurofighter en 2003, à l’époque où il dirigeait la branche Défense d’Airbus.
En interne, ces enquêtes inquiètent. Et la tête d’Airbus pourrait en faire les frais même si en octobre dernier, Denis Ranque, le président du conseil d'administration, apportait toute sa confiance au patron d’Airbus alors que les affaires rattrapaient le groupe.
Le numéro 2 du groupe, le Français Fabrice Brégier, dont les rapports avec Tom Enders ne seraient pas au beau fixe, pourraient subir le même sort. En déplacement en Asie, ce dernier s’est dit « surpris des informations rapportées par la presse ».
Inquiétudes en interne
Reste à savoir si les actionnaires d’Airbus attendront le départ de l’exécutif ou décidera de les pousser vers la sortie.
« Avoir un départ simultané de Tom Enders et Fabrice Brégier, c’est une situation qui nous inquiète et qui est de nature à déstabiliser la gouvernance du groupe », assure Thierry Préfol, coordinateur adjoint du syndicat CFE-CGC d’Airbus. « Que l’on change de PDG, c’est une chose. Nous, ce que l’on souhaite, c’est que l’entreprise ne soit pas déstabilisée », enfonce Jean-Marc Escourrou du syndicat FO.