La direction de SFR visée par une motion de défiance
TELECOMS•Les syndicats critiquent l'attitude de Patrick Drahi...Nicolas Raffin
«Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ? ». La question est posée par le comité central d’entreprise (CCE) aux dirigeants de SFR. Dimanche, l’AFP a pris connaissance de cette motion de défiance adressée au PDG du groupe, Alain Weill.
« Vous êtes nommé en qualité de PDG de SFR Group dans un contexte particulièrement délétère, s’agissant tant des salariés que de la ligne managériale », souligne le texte. « Le plan de départs volontaires ouvert dans le cadre de l’accord NewDeal a révélé (…) un véritable mal-être chez les salariés et causé une hémorragie de départs ».
Dégringolade boursière
Patrick Drahi, fondateur du groupe Altice, propriétaire de SFR, « doit comprendre qu’on ne gère pas un groupe de dizaines de milliers de salariés comme une PME de 2.000 salariés ! », ajoutent les syndicats. « Le délicat exercice du management de compétences de haut niveau en univers complexe ne saurait en aucun cas être confondu avec l’exécution aveugle de décisions brutales, imposées par un chef de chantier autoritaire, aussi talentueux soit-il par ailleurs », selon la motion.
En pleine dégringolade boursière et sur fond d’inquiétudes croissantes sur sa dette, Altice (télécoms et médias), maison-mère de SFR Group, a récemment annoncé le retour aux commandes de son fondateur et principal actionnaire Patrick Drahi, en tant que président du conseil d’administration.
Alain Weill, jusqu’alors directeur général de SFR Medias (BFM TV, RMC, L’Express…), a été nommé PDG de SFR et un autre compagnon de route historique de Patrick Drahi, Armando Pereira, est chargé de piloter l’ensemble de l’activité télécoms du groupe.