Crise chez Altice: «Nous ne traitons pas les clients SFR comme il faudrait», reconnaît Drahi
TELECOMS•Le milliardaire a fait son mea culpa, mercredi, pour tenter de rassurer les marchés...20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Altice a perdu 40% en Bourse depuis l'été.
- SFR a perdu 1,5 million d'abonnés depuis 2014, et la hausse des tarifs n'a pas arrangé les choses.
- La dette du groupe Altice atteint près de 50 milliards d'euros.
Comme Steve Jobs ou Bill Gates, Patrick Drahi s’excuse rarement. Alors que le cours de l’action Altice s’est effondré de 40 % en six mois, son patron a joué les pompiers à Barcelone, mercredi, faisant un mea culpa. Pour inverser la tendance, il promet de donner la priorité aux clients existants et à la réduction de la dette, et pas aux fusions-acquisitions.
Alors qu’SFR a perdu 1,5 million d’abonnés en trois ans, Drahi veut arrêter l’hémorragie. « Il n’y a pas de raison (objective) pour expliquer le départ des clients, la seule raison, c’est que nous ne les traitons pas comme il faudrait », a-t-il déclaré en vantant par ailleurs la qualité du réseau. « Nous devons nous concentrer sur tous les petits détails opérationnels importants. (…) Nous devons faire en sorte que les clients soient heureux d’être chez nous », a noté le responsable.
Hausse des tarifs mal gérée
Drahi a reconnu que SFR avait également mal géré ses augmentations de tarifs pendant l’été, créant un mécontentement, et n’avait pas vendu ses contenus de façon optimale. Au final, Altice espérait en France « une stabilisation du chiffre d’affaires cette année. Cela ne s’est pas produit, mais ça ne change pas nos plans », a ajouté le dirigeant.
SFR vise à présent une stabilisation en 2018 et un retour à la hausse du chiffre d’affaires et de la rentabilité en 2019. Patrick Drahi a précisé que le changement de marque de l’opérateur SFR en Altice, prévu début 2018, serait repoussé jusqu’à résolution des problèmes opérationnels, ce qui permettra aussi des économies de coûts. Il n’a pas donné de nouvelle échéance.
Réduire la dette
Altice, qui a multiplié les acquisitions ces dernières années, est organisé autour de deux marchés principaux : la France, avec SFR, présent dans les télécoms et les médias (BFM TV, Libération, L’Express, etc.), et les Etats-Unis, comme fournisseur d’accès à Internet. Drahi a financé son expansion explosive par la dette, qui se monte désormais à près de 50 milliards d’euros.
« Nous allons donner la priorité à la réduction de la dette en ce qui concerne nos actifs européens », a annoncé Dennis Okhuijsen, le directeur financier. « Il n’y aura pas de fusions et acquisitions, nous allons faire un retour à l’essentiel et éviter les dépenses opérationnelles inutiles », a-t-il détaillé.
Le titre Altice, en dégringolade boursière depuis le début du mois, a repris des couleurs à la Bourse d’Amsterdam mercredi. Il a regagné 7,98 % à 9,61 euros, après avoir perdu 13,17 % sur la séance de mardi.