Le quotidien Les Echos annonce un « véritable big bang » sur le marché de l’emploi. Le grand chamboulement concerne la réforme de l’assurance-chômage, dont Emmanuel Macron a parlé lors de son oral télévisé de dimanche soir. Elle devrait inclure des mesures visant à freiner l’utilisation de contrats de courte durée : CDD, intérim, intermittence. Le gouvernement serait en effet en train de préparer un système de bonus-malus, à l’instar des voitures polluantes, pour le monde de l’entreprise.
Comme le rappelle le « quotidien de l’économie », l’assurance-chômage est financée par une cotisation des salariés et des entreprises. Dans le projet du gouvernement Philippe, la part employeur sera désormais modulée selon le « comportement » de l’entreprise en matière d’embauches, un taux actualisé chaque année. S’il est aujourd’hui de 4,05 %, il pourra fluctuer entre 2 et 10 % dans la nouvelle mouture.
Lier les cotisations d’une entreprise aux coûts qu’elle génère pour l’assurance-chômage est un modèle éprouvé aux Etats-Unis. Selon un principe « pollueur-payeur » qui existe déjà dans l’Hexagone pour les entreprises qui ne font pas assez de prévention concernant les risques professionnels. Dans le cas des contrats précaires, une modulation pourrait être envisagée selon les secteurs d’activité. En France, les contrats courts (CDD de moins d’un mois, qui représentent les trois quarts des contrats signés) ont triplé depuis le début des années 2000. Alors que les CDI et les CDD de plus d’un mois ont stagné sur la période.