La récolte dans le Bordelais n’a jamais été aussi faible depuis 1991
VIN•Cette année les volumes de raisins sont en chute libre, entre moins 40 à 50 % par rapport à 2016, mais la qualité est, elle, présentée comme rassurante par l’interprofession…Elsa Provenzano
L'essentiel
- Les pertes sont évaluées à 2 milliards d’euros par l’interprofession.
- Les effets économiques de cette très petite récolte seront visibles plutôt en 2018 et 2019.
Tous les viticulteurs européens sont frappés par une baisse des volumes de récolte, estimée à 14 % par rapport à 2016. En France, la diminution des volumes s’établirait à 17 % mais le Bordelais est particulièrement touché puisque les vignerons ont subi un gel historique fin avril et un épisode de grêle fin août. Certains ont perdu une partie de leur récolte, d’autres la totalité et c’est une baisse significative de 40 à 50 % des volumes qui est annoncée par le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) après la fin des vendanges.
Les chiffres seront affinés à la fin de l’année, à partir des déclarations de récolte mais on sait déjà que cela représente une perte de l’ordre de deux milliards d’euros. « Un gros trou », a commenté Allan Sichel, président du CIVB pendant sa conférence de rentrée, jeudi.
Des répercussions en 2018 et 2019
Les aléas climatiques ont obligé l’interprofession à revoir à la baisse les volumes de commercialisation d’ici la fin de l’année 2017. Fin 2016, il était annoncé 5,3 millions d’hectolitres et à présent, on table davantage sur 5 à 5,1 millions d’hectolitres, a expliqué Allan Sichel.
Les effets de cette très faible récolte se feront beaucoup plus sentir en 2018 et 2019. Mais l’interprofession estime que la situation sera gérée autrement qu’en 1991, date à laquelle la dernière très faible récolte a été enregistrée. « Il y aura une continuité d’approvisionnement du marché pour limiter l’augmentation des cours et des décrochages pouvant donner lieu à des baisses de commercialisation », assure Allan Sichel. S’il concède qu’il y aura une « tension » sur les prix, il estime qu’elle sera contenue. Les appellations vont puiser dans les stocks pour faire face à cette faible récolte et l’interprofession compte ensuite sur les prochaines années pour reconstituer progressivement ces stocks.
Les situations des viticulteurs diffèrent d’une exploitation à l’autre, suivant les dommages occasionnés par les intempéries et les niveaux de stocks. Certains pourront bénéficier de reports de cotisations. 2017 restera marquée par les difficultés.