STX France: L'Italie réclame toujours la majorité absolue
DESACCORD•Le ministre des Finances italiens prévient que dans le cas contraire, il n’y aura pas d’accord possible…20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- L’Italie réclame la majorité absolue du chantier naval STX France.
- Bruno Le Maire explique de son côté que Fincantieri aurait la direction de STX France, mais non la majorité du capital.
Le groupe italien Fincantieri doit avoir la majorité absolue du chantier naval STX France, faute de quoi il n’y aura pas d’accord possible. C’est ce qu’a confirmé, ce mardi à l’AFP, le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan. « Fincantieri doit avoir au minimum plus de 50 %, vu que les Coréens avaient les deux tiers » du capital de STX France, a-t-il déclaré, avant de rencontrer dans l’après-midi son homologue français Bruno Le Maire.
« C’est ce qui avait été décidé lors de l’accord précédent conclu avec la France », et cela reste une « nécessité », a insisté Pier Carlo Padoan. « Nous ne comprenons pas pourquoi un accord déjà conclu doit être renégocié », a ajouté le ministre italien. La France a rouvert cet accord en proposant aux Italiens de se contenter de 50 % du capital de STX France, aux côtés de l’Etat français, de Naval Group et des salariés.
aBruno Le Maire a rappelé, dans un entretien publié mardi dans le Corriere della Sera, que Fincantieri aurait la direction de STX France - mais non la majorité du capital - dans la mesure où son patron, choisi par le chantier italien, aurait une voix prépondérante au conseil d’administration en cas d’égalité. Mais pour l’Italie ce n’est pas suffisant, ce qui compte c’est la majorité absolue du capital, a insisté Pier Carlo Padoan.
« L’Italie, Fincantieri ont donné toutes les garanties quant au maintien de l’emploi et à la protection des technologies, dont je sais que c’est une préoccupation du gouvernement français », a encore rappelé Pier Carlo Padoan.
« Risque de transfert des technologies »
Mais pour Bruno Le Maire, « l’accord négocié par la précédente majorité n’offrait pas de garanties suffisantes ni sur l’emploi ni sur les technologies ». Il a notamment évoqué un « risque de transfert des technologies (de pointe) vers la Chine, qui signerait la fin des chantiers de Saint-Nazaire » (ouest de la France). Fincantieri est en effet partenaire du chinois CSSC dans la construction de navires pour le marché chinois.
« Je ne mets pas en discussion le droit du gouvernement français d’avoir le souci de protéger les intérêts français. La même chose vaut pour le gouvernement italien. Ceci dit, je pense qu’ensemble, nous pouvons promouvoir les intérêts européens », a souligné Pier Carlo Padoan.
Trouver un compromis
« J’espère qu’on pourra trouver le moyen d’aller de l’avant », a-t-il ajouté, évoquant notamment le sommet franco-italien prévu fin septembre, qui pourrait être l’occasion de trouver un compromis, et la nécessité de travailler à des projets européens communs.