Nombre de passagers, emplois créés, destinations préférées… Le bilan des autocars Macron
TRANSPORTS•Le réseau s'est considérablement agrandi depuis 2015...Nicolas Raffin
L'essentiel
- Le transport par autocar est libéralisé depuis deux ans
- Près de 6 millions de voyageurs ont utilisé des « bus Macron » en 2016
- Le taux d'occupation reste en-deçà de 40%
C’est l’un des héritages les plus marquants de l’action d’Emmanuel Macron au ministère de l’Economie : la libéralisation du transport par autocar, également appelée SLO (services librement organisés). Depuis l’été 2015, le service s’est développé à toute vitesse. L’année dernière, près de 6 millions de passagers ont emprunté un « bus Macron ».
Au-delà de ce chiffre global, l’Arafer (autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) a dévoilé ce mardi un rapport très complet sur le bilan 2016 de ce service. 20 Minutes l’a lu pour vous et vous présente quelques enseignements intéressants.
Près d’un Français sur 5 a directement accès aux cars Macron
Le rapport estime qu’environ 21 % de la population de France métropolitaine dispose « d’au moins un point d’accès aux services librement organisés dans sa commune de résidence ». En se basant sur la distance, l’Arafer estime que la moitié de la population est à moins de 10km d’un arrêt desservi par un autocar.
Le client-type : jeune, avec des revenus modestes
L’Arafer a mené des enquêtes de terrain qui lui ont permis de mieux connaître les passagers. Le régulateur s’est notamment aperçu que les 18- 25 ans représentent « 21 % de la clientèle » des bus Macron, alors que leur part dans la population ne dépasse pas 10 %.
Par ailleurs, « près de 30 % des voyageurs SLO (hors étudiants, qui représentent 19 % des voyageurs) déclarent un revenu net mensuel de leur ménage inférieur à 1500 euros », ce qui tend à prouver que les revenus modestes sont plus enclins à prendre ce type de transport.
Paris, encore Paris, toujours Paris
Les « liaisons radiales » - autrement dit les trajets entre Paris et les autres villes en France - totalisent 60 % de la fréquentation totale en 2016, et trustent le top 10 des liaisons les plus fréquentées.
Le podium est ainsi composé de Paris-Lille (458 000 voyageurs l’année passée), Paris-Lyon (359 000 voyageurs) et Paris-Rouen (252 000 voyageurs). Des trajets sur lesquels les autocars sont en concurrence avec les TER ou les TGV, plus rapides mais également plus chers.
Sans surprise, la capitale reste la ville française qui offre le plus de destinations (142) via les cars Macron. Suivent Lyon (106 destinations), puis loin derrière, Bordeaux (56), Toulouse (51) et Grenoble (48).
Pas la peine de se battre pour avoir une place
Si le nombre de passagers a fortement crû en 2016 en raison de l’augmentation des fréquences et des destinations proposées, de nombreux autocars roulent avec des sièges vides. Selon l’Arafer, le taux d’occupation des bus Macron s’est établi en moyenne à 39,6 % l’année dernière. A titre de comparaison, celui des TGV est d’environ 65 %, et celui des trains low-cost OuiGo dépasse les 90 %.
Peu d’emplois créés depuis 2015
C’était l’un des arguments d’Emmanuel Macron pour libéraliser le transport par autocar : la promesse de créer de l’emploi en France. En juin 2015, celui qui était alors ministre de l’Economie reprenait les conclusions d’un rapport de France Stratégie qui promettait… 22 000 emplois !
Deux ans plus tard, l’Arafer vient éreinter ces prévisions, estimant que la libéralisation a créé… 1421 emplois, majoritairement des chauffeurs de bus. Un chiffre bien en deçà de celui avancé par Emmanuel Macron pour promouvoir sa mesure.