AUTOMOBILEComment Carlos Ghosn, le patron de Renault, pourrait gonfler son salaire
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

Les banquiers de l’alliance Renault-Nissan possèdent beaucoup d’imagination. Selon des documents consultés par Reuters, qui a révélé l’information mardi soir, ils envisageraient de mettre en place une structure opaque « permettant de verser des millions d’euros de bonus supplémentaires » au PDG de l’alliance, Carlos Ghosn, ainsi qu’à d’autres managers.

Concrètement, les documents prévoient que les fonds seraient versés dans une société basée aux Pays-Bas, pays à la fiscalité avantageuse. Comme le souligne Reuters, cela aurait également un double avantage pour Carlos Ghosn : cette rémunération échapperait « à la supervision des actionnaires », et serait exonérée des « charges sociales françaises ».

Interrogée par Reuters, Catherine Loubier, porte-parole de l'alliance, a affirmé que la révélation de l'agence de presse « n'est pas basée sur une information fournie par l'alliance (...) aucune décision de cette sorte n'a été prise ».

Réunion agitée ?

Cette information survient alors que l’assemblée générale de Renault est prévue ce jeudi, et qu’une des questions abordées sera… la rémunération de Carlos Ghosn. Les actionnaires donneront en effet leur avis sur le salaire du PDG, un vote qui sera désormais contraignant et plus seulement purement consultatif.

L’année dernière, les actionnaires avaient décidé pour la première fois derejeter la résolution portant sur la rémunération du patron de l’alliance automobile. Après avoir refusé de prendre cet avis en compte, le conseil d’administration de Renault avait finalement décidé de baisser la part variable de la rémunération de Carlos Ghosn de 20 %.