ARGENTBanques en ligne: L’arrivée d’Orange dans un univers impitoyable

Banques en ligne: L’arrivée d’Orange Bank, une bonne nouvelle pour le consommateur?

ARGENTLe nouveau venu entend bien se tailler la part du lion dans un secteur concurrentiel…
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • L'opérateur mobile vise 2 millions de clients à terme
  • Les autres banques en ligne voient arriver un acteur de poids
  • Le marché de la banque en ligne reste encore mineur en France

«Orange est maintenant aussi une banque ». Via un communiqué doublé d’une présentation devant la presse ce jeudi, le PDG de l’opérateur mobile Stéphane Richard a voulu marquer le coup pour l’entrée du groupe dans un nouveau secteur, celui de la banque en ligne. Avec Orange Bank – disponible le 6 juillet pour les particuliers-, il ambitionne de séduire pas moins de deux millions de clients d’ici une dizaine d’années.

Ambitieux ? Sûrement. A titre de comparaison, la banque en ligne aujourd’hui n°1, ING Direct, compte « seulement » un million de clients en France… après quinze ans d’existence. Suivent ensuite Boursorama (980.000), Axa Banque (700.000) et Fortuneo (365.000). Pour se faire une place, Orange Bank mise donc sur deux arguments-clés : une carte bancaire gratuite et accessible sans conditions de revenus, et aucun frais de tenue de compte. Seule exigence : effectuer au moins trois retraits ou paiements par mois avec la carte dédiée.

Conquérir des parts de marché

Pour Matthieu Robin, responsable du suivi des banques à l’UFC-Que Choisir, « c’est un vrai coup de pied dans la fourmilière. Les autres banques en ligne ont passé des années à proposer les tarifs les plus bas possibles pour attirer le consommateur, quitte à ne pas faire de profits. L’arrivée d’un nouvel acteur va leur compliquer la tâche ».

Par ailleurs, le spécialiste note qu’avec « le contexte de taux bas, qui diminue les marges, les banques en ligne sont obligées d’aller chercher de nouveaux marchés. Plusieurs d’entre elles ont donc décidé de faire payer des frais de tenues de compte courant en-dessous d’un certain seuil de revenus. »

Une décision qui pourrait bénéficier à Orange Bank qui a choisi de se démarquer sur ce point, en mettant en avant la gratuité. Avec un objectif en tête : « Leur compte courant gratuit, c’est un produit d’appel, décrypte Romain Espinasse de Meilleurebanque.com. Une fois le client conquis, ils pourront lui proposer des services de crédits ou d’assurances, beaucoup plus rentables pour la banque ».

Un marché de niche

Pour autant, cette offre alléchante ne doit pas faire oublier que la partie est loin d’être gagnée pour le nouveau venu, qui devra rassurer ses futurs clients potentiels. D’après une étude réalisée par le cabinet Simon Kucher en février dernier, deux tiers des personnes interrogées n’avaient pas confiance en Orange Bank et ne la trouvaient pas légitime pour être opérateur bancaire.

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Et si de plus en plus de consommateurs ont ouvert un compte sur une banque en ligne - leur nombre a même augmenté de 20 % en 2016 - cela reste loin d’être la norme : seulement 1 Français sur 10 (âgés de 18 à 65 ans) possède un tel compte. « Même si la loi sur la mobilité bancaire profite aux banques en ligne, tout n’est pas parfait, affirme Matthieu Robin. C’est très dur de transférer un crédit immobilier d’une banque à une autre. Autre exemple : pour transférer un compte épargne, il y a des frais. Donc se pose la question de savoir si finalement cela est avantageux de changer de banque à court terme. » De quoi donner un peu de répit aux banques traditionnelles, mises à mal par la concurrence.