Assurance chômage: Pierre Gattaz n'envisage pas une taxation des contrats courts
EMPLOI•Alors que tous les syndicats la réclament…20 Minutes avec AFP
Elle est réclamée par tous les syndicats, mais catégoriquement refusée par Pierre Gattaz. Le président du Medef a totalement exclu ce mardi une taxation des contrats courts, affirmant vouloir rouvrir la négociation sur l’assurance chômage pour « faire des réformes structurelles ».
« Il ne faut surtout pas taxer les contrats courts », a déclaré sur Europe 1 le responsable patronal, à la veille de la reprise des discussions avec les organisations syndicales. « Surtout pas, c’est non, bien évidemment. Pourquoi c’est non ? Parce qu’on ne peut pas créer de l’emploi en alourdissant le coût du travail, ça a été démontré », a-t-il fait valoir.
Pas de taxation au cœur des négociations
En juin, la négociation avait échoué après le refus du patronat de moduler la taxation des contrats courts, dont le nombre a explosé ces dernières années, condition sine qua non de tous les syndicats à un éventuel accord sur l’assurance chômage.
« C’est une négociation globale qu’il faut faire, on ne va pas se concentrer que sur les contrats courts et la taxation des contrats courts, sinon ce n’est pas la peine d’y aller », a-t-il ajouté, affirmant qu'« il y a plein d’autres idées ». « Le mot "taxation" ne doit pas avoir sa place dans la négociation, mais le sujet "contrats courts", si on ne voulait pas en parler, on n’aurait pas rouvert la négociation sachant que nos partenaires veulent en parler », a nuancé Alexandre Saubot, le négociateur du Medef.
Des contrats courts pour plus de flexibilité
Selon lui, « l’utilisation des contrats courts est relativement sectorielle, alors pourquoi avoir des mesures générales, alors que 80-90 % de l’économie n’est pas concernée ? » Pour les syndicats, le recours excessif aux contrats courts pèse sur l’équilibre de l’assurance chômage, en déficit de 3 à 4 milliards d’euros par an. Le nombre de CDD de moins d’un mois a fortement augmenté en 15 ans, passant d’un peu plus de 1,5 million par trimestre à plus de 4 millions, selon l’Unédic.
Selon Pierre Gattaz, il faut « donner de la flexibilité à plein d’entreprises qui ont besoin en effet de ces contrats courts (…) tout en sécurisant un peu mieux en effet certains droits de nos salariés ». « On rentre dans une négociation avec une volonté de réussir, de faire des réformes structurelles et de remettre tout sur la table », a-t-il dit encore.
De son côté, Alexandre Saubot « est plutôt partisan de ne pas faire traîner les choses », estimant que l’environnement est « complètement différent qu’au printemps dernier », lors de la précédente négociation.