Crise du lait: L'usine Lactalis bloquée par près de 400 éleveurs
AGRICULTURE•Les producteurs dénoncent les prix pratiqués par le géant de l’agroalimentaire...M.C. avec AFP
Ils sont résolus à prolonger leur action sur plusieurs jours si nécessaire, pour obtenir un « juste prix » du lait. Près de 400 agriculteurs bloquaient lundi soir une des routes menant à l’usine Lactalis près de Laval, le numéro un mondial des produits laitiers.
Le message est clair : « aucun camion Lactalis ne sortira de l’usine tant que nous n’avons pas été entendus », a lancé Philippe Jehan, président des Fédérations départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de Mayenne devant un parterre d’agriculteurs venus de l’Ouest. Le responsable syndical a également menacé d’aller « retirer (des rayons) des grandes surfaces les produits Lactalis ».
Un blocus qui pourrait durer plusieurs jours
Peu après 23h, aucun camion ne sortait ni ne pénétrait dans l’usine mayennaise de Lactalis, a constaté une journaliste de l’Agence France Presse. Le rond-point près de l’usine était totalement bloqué par une dizaine de tracteurs et la circulation était interrompue. L’action se déroulait dans le calme. Une dizaine de camions de CRS et une dizaine d’autres de gendarmerie étaient stationnés à proximité.
Autour de l’axe routier, les Jeunes Agriculteurs (JA) avaient dressé un chapiteau afin d’accueillir tout le long de la semaine les agriculteurs qui doivent se relayer sur le site. Sur de nombreuses affiches, installées sur les camions et tracteurs, on pouvait lire : « Eleveurs à bout. Il faut lait sauver » ou encore « Notre métier a un prix ».
Les éleveurs mayennais ont entamé cette action à l’initiative des FDSEA (syndicat majoritaire) et JA. Les Mayennais seront relevés mardi matin par les producteurs de Bretagne. La Normandie et les Pays de la Loire assureront le blocus les jours suivants. Lactalis, qui met en avant une « crise de surproduction », s’est dit prêt à recevoir les organisations de producteurs pour discuter avec elles des prix du lait, a assuré sur France Inter Michel Nalet, porte-parole du groupe.