Brexit: Les semaines qui viennent vont être rock’n’roll pour les marchés
BOURSES•Les variations à la Bourse de Paris à la suite du Brexit pourraient durer tant que la date de sortie des Britanniques n'est pas actée...Olivier Philippe-Viela
Londres partie, et Paris trinque aussi. En baisse de 2 % à sa clôture mercredi et de 1,69 % mardi, la Bourse de Paris subit actuellement les conséquences du Brexit. Pour combien de temps ? Il est encore difficile d’y voir clair et l’incertitude durera quelque temps. 20 Minutes fait le point sur les scénarios possibles.
« Il y a eu de gros rebonds des indices boursiers la semaine passée dans la foulée du vote britannique, car les investisseurs se sont dit que le choc était négatif pour l’Union européenne, mais gérable. Là, depuis lundi, c’est la situation inverse », explique Sylvain Gouyon, stratégiste chez Natixis. Ce yo-yo financier devrait durer un certain temps, au moins jusqu’à l’activation de l’article 50 par le Royaume-Uni, qui signifie le début officiel de son processus de sortie de l’UE, et les négociations qui iront avec.
L’élection présidentielle française, le facteur x
« Le Brexit peut ouvrir une phase de faiblesses et d’instabilité pour la zone euro, notamment en Espagne, au Portugal, en Italie, sans compter un référendum hongrois… plus tôt on dessinera une évolution, mieux ce sera », ajoute l’économiste Jean-Paul Betbeze. Le timing choisi par les Britanniques dépend du calendrier politique à venir, et notamment de l’élection présidentielle française. Le Royaume-Uni devrait attendre de savoir qui sera le ou la prochaine personne à la tête de la France avant d’entamer ces négociations. « D’ici là, le marché va être volatil, avec des mouvements erratiques, et ne devrait pas progresser tant qu’il y aura de l’incertitude politique », pense Sylvain Gouyon, qui assure qu’aucun scénario n’est à exclure.
« Ça va être rock’n’roll pour les marchés »
Le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert a estimé jeudi que le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne pourrait amputer la croissance française de 0,1 à 0,2 point au maximum, quand Michel Sapin estime qu’il n’y a « pas d’inquiétude particulière ». Mieux, François Hollande entend profiter de la situation et pousse pour une sortie rapide du Royaume-Uni.
Cette position, plus radicale que les Allemands par exemple, s’explique par une volonté de profiter de la redistribution de richesse au sein de la zone euro induite par le départ des Britanniques. Pour Jean-Paul Betbeze, face au Brexit, « la meilleure réaction est de renforcer la place de Paris, par des gestes envers les impôts des impatriés et la fiscalité des banques, et un vrai soutien à nos technologies financières. » En attendant le début concret du processus de sortie britannique, « ça va être rock’n’roll pour les marchés », résume Sylvain Gouyon. Mais plus pour Londres que pour Paris en somme.