La Commission doit être plus ferme sur le déficit de la France

La Commission doit être plus ferme sur le déficit de la France

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a appelé ...
© 2016 AFP

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Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a appelé vendredi la Commission européenne à se montrer plus ferme sur le respect par la France de son engagement à réduire son déficit à moins de 3% du PIB l'an prochain, estimant que la zone euro y jouait sa «crédibilité».

«Une chose est sûre: si la Commission n'affiche de fermeté qu'avec les petits pays, l'effet sera dévastateur pour la confiance entre les capitales de l'euro», a plaidé le ministre des Finances néerlandais et chef de file de l'Eurogroupe, dans un entretien à plusieurs journaux européens, dont Le Figaro, publié vendredi.

«Si la Commission ferme les yeux sur l'un, elle sera obligée de le faire pour d'autres et au bout du compte, c'est toute l'union monétaire qui sombre dans l'aveuglement», a-t-il insisté.

Le patron de l'Eurogroupe réagit ainsi à des propos du président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui avait expliqué cette semaine dans un entretien à la chaîne Public Sénat qu'il ne cessait de donner des dérogations à la France en matière budgétaire «parce que c'est la France» et «qu'on ne peut pas appliquer le pacte de stabilité de façon aveugle».

«La Commission devrait se soucier davantage de sa crédibilité. Lorsque vous apprenez que son président dit que la perspective est différente dans le cas de la France (...) c'est bien sûr dommageable», déplore M. Dijsselbloem.

«Comment voulez-vous redynamiser l'union monétaire, après le vote britannique par exemple, si vous traitez ainsi les règles existantes? Personnellement, je trouve que c'est très inquiétant. Nous avons besoin de clarté», plaide-t-il.

Le pacte de stabilité, renforcé suite à la crise de la dette, impose aux pays européens des plafonds de dette et de déficit public, sous peine de sanctions.

Mais la France, malgré ses promesses, n'a pas réussi à ramener sous 3% du PIB son déficit public et a obtenu plusieurs délais de grâce, le dernier en date jusqu'à 2017. Cette semaine, l'Espagne et le Portugal ont également échappé à des sanctions, Bruxelles ayant reporté de quelques mois sa décision sur le sujet, notamment à cause d'une échéance électorale en Espagne.

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