Les salariés de General Electric en Europe appelés à se mobiliser vendredi
•Tous les salariés de General Electric en Europe sont appelés ...© 2016 AFP
Tous les salariés de General Electric en Europe sont appelés à se mobiliser vendredi sur les sites du groupe et à participer à un rassemblement unitaire à Paris contre le plan de restructuration qui prévoit la suppression de 6.500 emplois en Europe, dont 765 en France.
Cette mobilisation inédite intervient après plusieurs manifestations des salariés français de l'ancien pôle énergie d'Alstom racheté par le conglomérat américain, qui protestent contre les 765 suppressions de postes prévues d'ici deux ans dans l'Hexagone.
Les syndicats veulent faire entendre la voix des milliers de salariés concernés en Europe parmi les 35.000 ex-Alstom, en lien avec la branche européenne de l'organisation industriALL, qui rassemble des centaines de syndicats au niveau mondial.
Sur les 6.500 postes visés par le plan de restructuration annoncé en janvier, 1.700 seront supprimés en Allemagne, 1.300 en Suisse, environ 500 au Royaume-Uni comme en Espagne.
A Paris, le rassemblement est organisé sur le parvis de La Défense, à 13H00. Des délégations venues d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, de Suisse, de Belgique et du Royaume-Uni sont attendues. L'intersyndicale française (CFDT, CGT, CFE-CGC, à laquelle s'est jointe FO) espère «plusieurs milliers» de manifestants.
Une délégation sera reçue par la direction, a indiqué à l'AFP un porte-parole de GE.
Les salariés sont aussi appelés à se mobiliser localement sur tous les sites GE en Europe.
General Electric a bouclé en novembre, après de longues négociations, le rachat du pôle énergie du français Alstom, pour 9,7 milliards d'euros.
Pour obtenir l'aval du gouvernement, GE s'est engagé à créer 1.000 emplois nets en France au cours des trois prochaines années. Cet engagement sera maintenu, souligne le porte-parole. Compte-tenu des suppressions prévues et des départs naturels, «de l'ordre de 3.700 recrutements (seront) nécessaires» pour y parvenir, a-t-il précisé à l'AFP.
Mais, pour l'intersyndicale, l'annonce de ce plan de restructuration dans les activités énergétiques «trois mois seulement après» le rachat, passe mal et vise avant tout à «réaliser une économie de trois milliards d'euros».
GE justifie ces mesures par un marché difficile et la «nécessité de rendre de la compétitivité» aux activités de l'ex-Alstom. «On ne restructure pas pour le plaisir», a insisté le porte-parole, en assurant qu'après cette phase, GE «va investir».
L'intersyndicale dénonce le «refus» de la direction de présenter sa «stratégie pour les années à venir» et veut «défendre un véritable projet industriel».
Parmi les organisations qui appellent à la mobilisation figurent les syndicats allemand IG Metall et britannique Unite, des syndicats italiens (FIM-CISL, FIOM-CGIL, UILM), suisses (UNIA, SYNA), belges (ABVV Metaal, SETCA-BBTK) ou espagnols (CCOO de Industria, MCA-UGT).
En Europe, GE compte environ 100.000 salariés, dont 14.500 (équivalent temps plein) en France qui, pour 8.000 d'entre eux, sont des ex-Alstom.