Martin Bouygues: seulement 3 opérateurs voulaient aboutir à la cession de Bouygues Telecom
•Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, a expliqué l'échec des négociations pour une cession de sa filiale télécoms par le manque de volonté de l'un des quatre opérateurs de les voir aboutir, dans un entretien au Figaro.© 2016 AFP
Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, a expliqué l'échec des négociations pour une cession de sa filiale télécoms par le manque de volonté de l'un des quatre opérateurs de les voir aboutir, dans un entretien au Figaro.
Saluant «le travail très important de Stéphane Richard», le PDG d'Orange, qui a mené les négociations, il a observé que «si nous étions quatre à la table des négociations, nous n'étions que trois à vouloir aboutir», dans une interview publiée dimanche sur le site internet du journal.
«Les conditions d'une opération n'étaient tout simplement pas réunies», a-t-il déploré après que son groupe et Orange ont annoncé vendredi la fin des négociations quadripartites menées depuis janvier pour une cession de Bouygues Telecom à Orange, avec le rachat de certains de ses actifs par Iliad-Free et SFR.
«Manifestement, l'un des protagonistes nourrissait l'ambition d'avoir le maximum en payant le minimum, tout en gardant la possibilité de se retirer», a-t-il regretté sans vouloir donner de nom.
Interrogé sur le fait de savoir s'il désignait Xavier Niel, le patron de Free, Martin Bouygues s'est contenté de répondre : «je laisse chacun libre de ses interprétations».
Il a détaillé les points de désaccord avec l'Agence des participations de l'Etat (APE), actionnaire de référence d'Orange, avec qui il a aussi mené des négociations, tout en expliquant que ces derniers n'étaient pas rédhibitoires.
«Je souhaitais que Bouygues soit un actionnaire, certes minoritaire, mais significatif d'Orange» or «la vision de l'APE nous réduisait à un rôle d'actionnaire minoritaire, avec très peu de droits, tout en nous demandant de payer le prix d'une participation majoritaire».
«Cela dit, ce n'est pas cela qui a bloqué in fine l'opération», a-t-il nuancé. «Cette négociation-là, au niveau politique, aurait pu aboutir», selon lui.
Martin Bouygues a insisté sur le fait que «cette opération n'était pas vitale pour Bouygues Telecom». «Certains ont cru que je bluffais et que je négociais dos au mur», a-t-il déploré.
Le patron de Bouygues a affirmé n'être «pas inquiet» sur l'avenir de Bouygues Telecom. «L'entreprise est parfaitement viable dans un marché à quatre», a-t-il assuré.