Grippe aviaire: le gouvernement détaille les aides aux professionnels
•Le ministère de l'Agriculture a détaillé vendredi les aides ...© 2016 AFP
Le ministère de l'Agriculture a détaillé vendredi les aides aux professionnels du canard et du foie gras concernés par une épidémie de grippe aviaire dans le Sud-Ouest, réservant aux producteurs de palmipèdes 110 des 130 millions annoncés pour l'ensemble de la filière.
Ces producteurs, touchés par le gel total de la production dans dix-huit départements, pourront déposer leur demande d'indemnisation à partir du mois prochain, précise le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
7.700 producteurs de palmipèdes sont touchés par les mesures de dépeuplement dans le Sud-Ouest, selon le ministère.
L'indemnisation sera calculée sur la base des volailles non produites avec un forfait pour chaque de type de production.
Sur l'enveloppe globale, 20 millions seront par ailleurs réservés aux accouveurs - ceux qui sélectionnent et font éclore les œufs - qu'ils soient situés dans la zone de restriction définie depuis janvier ou en dehors de celle-ci, précise-t-il.
«Ce dispositif prendra en compte la diversité des pertes subies» assure-t-il.
Le ministère rappelle que les éleveurs de 76 foyers de la maladie recensés à ce jour dans huit départements, ont été déjà indemnisés en urgence à hauteur de deux millions d'euros. «Un dispositif du même type sera mis en place pour les producteurs de volailles autres que palmipèdes» qui seraient également frappés.
D'autres aides pourront être débloquées pour les entreprises du secteur touchées par le gel de la production (abattoirs, transformateurs, transports, nettoyages/désinfection, producteurs d'aliments pour volailles...).
Une enveloppe de 60 millions d'euros sera ainsi réservée aux PME-PMI sous forme de subventions ou d'allègements de charges, fiscales et sociales notamment. «Mais il faudra attendre de constater la réalité des pertes sur l'année 2016», indique-t-on au ministère.
«C'est une avancée incontestable pour les PME. Mais un regret pour les grandes entreprises de plus de 250 salariés», exclues de l'enveloppe de subventions même si elles pourront bénéficier des allègements de charges, a réagi auprès de l'AFP Christophe Barrailh, président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog).
La filière compte «une très grande majorité de PME» et «moins d'une dizaine» d'entreprises de plus de 250 salariés, selon lui.
Le Cifog avait estimé jeudi après une réunion de la cellule de suivi que les aides étaient insuffisantes pour l'aval de la filière (abattoirs et ateliers de transformation).
«Notre cri d'alarme a été en partie entendu par les pouvoirs publics», a reconnu M. Barrailh.
Le Cifog évalue à 220 millions d'euros les investissements nécessaires pour compenser les mesures de biosécurité, estimant qu'elles pourraient entraîner une diminution d'un tiers voire de la moitié de la production.
En janvier, le gouvernement avait imposé un vide sanitaire intégral dans les élevages affectés par le virus de l'influenza aviaire pour endiguer l'épizootie, ce qui implique qu'il ne reste plus un seul canard dans ces élevages pendant quatre semaines.