ATTRACTIVITELes décideurs étrangers ont créé près de 34.000 emplois en France en 2015

Les décideurs étrangers ont créé près de 34.000 emplois en France l’an dernier

ATTRACTIVITELa France a attiré près d’un millier d’investissements étrangers en 2015, révèle l’enquête annuelle de Business France...
Céline Boff

Céline Boff

La France, une terre hostile pour les patrons ? Ce n’est pas l’avis de l’Américain Concordia Fibers, qui a choisi Commercy (Meuse) pour installer son premier site de production à l’international. Ni celui du Suédois Munksjö, qui s’apprête à construire un nouveau centre de stockage à Lalinde (Dordogne). Et ces exemples sont loin d’être isolés comme le prouve l’enquête 2015 de Business France, l’agence spécialisée dans l’accompagnement à l’international des entreprises françaises et étrangères.

Combien d’investissements étrangers la France attire-t-elle ?

Elle en a attiré 962 en 2015, contre 1.014 un an plus tôt, soit 19 implantations par semaine. « C’est une quasi-stabilisation », juge Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France. Parmi ces projets, 476 étaient des créations d’établissements, 394 des extensions de filiales déjà existantes et 92 des reprises d’entreprises. A noter qu’en 2015, les investisseurs étrangers ont notamment choisi la France pour implanter leurs quartiers généraux « Europe » ou « Monde » : l’Hexagone en a accueillis 27, contre 16 un an plus tôt. L’Allemand Siemens a par exemple choisi d’installer à Toulouse le siège mondial de son activité de métro automatique. C’est également cette ville que l’éditeur israélo-américain JFrog a retenue pour installer son siège Europe.

Combien d’emplois ont créé ces investissements ?

En 2015, ils ont permis de créer ou de maintenir 33.682 emplois, soit une hausse de 27 % par rapport à 2014. « C’est notre meilleure année depuis 2007 », se réjouit Muriel Pénicaud. Si 8.669 emplois ont été créés grâce à une nouvelle implantation et 11.815 grâce à une extension, 13.198 ont été confortés grâce une reprise de l’entreprise par un investisseur étranger.

Qui sont ces investisseurs ?

Année après année, leurs nationalités sont toujours les mêmes : les Américains restent les n°1 (18 % des investisseurs étrangers), suivi des Allemands (15 %), des Italiens (9 %), des Britanniques (8 %) et des Japonais (6 %). Notons qu’en 2015, la France a attiré bien plus de Néerlandais, de Canadiens et d’Irlandais qu’en 2014 (respectivement +12 %, +31 % et +114 %). D’autres nationalités ont investi pour la première fois en France, notamment des Koweïtiens, des Libanais, des Islandais, des Syriens ou encore des Grecs. Quant aux Chinois, leurs investissements en France progressent (+2,8 %), mais restent marginaux (4,5 % des projets).

Dans quels secteurs investissent-ils ?

Principalement dans l’industrie - ces projets représentent 30 % des investissements étrangers. « La France est le pays européen qui attire le plus d’investisseurs étrangers dans le domaine de la production », assure Muriel Pénicaud. Une bonne chose, puisque ces projets sont fortement créateurs d’emplois : ils représentent 48 % des postes créés ou maintenus en 2015. Les investisseurs étrangers choisissent également la France pour implanter leurs activités de R & D (9 % des projets) : « Le pays est très attractif grâce à ses clusters, la puissance de sa recherche publique et privée et son dispositif fiscal du crédit d’impôt recherche (CIR) », avance Muriel Pénicaud.

Dans quelles régions investissent-ils ?

En Ile-de-France bien sûr, notamment pour implanter leurs centres de décision européens ou mondiaux. Parmi leurs régions favorites figurent également Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine, Rhône-Alpes-Auvergne et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Ceci dit, toutes les régions françaises ont accueilli au moins un investissement étranger l’an dernier, à l’exceptionde la Corse.

Combien la France accueille-t-elle d’entreprises étrangères ?

Environ 20.000. Ces établissements emploient 12 % des salariés français, ils réalisent 19 % du chiffre d’affaires de l’économie tricolore et ils assurent 32 % des exportations nationales. « Ils irriguent réellement le tissu économique français, leur rôle est loin d’être marginal », conclut Muriel Pénicaud.