Auchan veut retrouver la voie d'une «croissance rentable»

Auchan veut retrouver la voie d'une «croissance rentable»

Le groupe français de grande distribution Auchan Holding a annoncé ...
© 2016 AFP

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Le groupe français de grande distribution Auchan Holding a annoncé lundi sa volonté de retrouver la voie d'une «croissance rentable» en 2016, après des résultats 2015 en demi-teinte avec une rentabilité qui progresse, mais des ventes qui restent en baisse en France.

L'an dernier, le distributeur a vu son bénéfice net publié reculer de 11,9%, à 518 millions d'euros, pénalisé par des éléments non récurrents.

Mais retraité des dépréciatifs d'actifs et des coûts de restructuration en Italie (charge de 73 millions d'euros), le bénéfice net ajusté ressort en hausse de 10,5%, alors qu'en 2014, Auchan avait bénéficié de l'intégration du chinois Sun Art dans ses comptes.

Le résultat d'exploitation courant «qui traduit la performance des activités récurrentes du groupe», progresse en revanche de 5,5 %, à 1,18 milliard d'euros. En 2014, il avait reculé de 15,8%.

L'Ebitda s'apprécie lui de 7,5%, dopé notamment par la progression de la marge commerciale (+4%), issue pour une part des gains aux achats réalisés par le groupe lors de ses alliances commerciales avec Système U en France et Metro à l'international.

Le chiffre d'affaires hors taxes d'Auchan Holding progresse de 1,5% (+1,7% en organique hors essence et changes), à 54,23 milliards d'euros. Il a notamment bénéficié de l'expansion du nombre de magasins (notamment 54 hypermarchés de plus en Chine et Russie) qui contribue à hauteur de 3% au chiffre d'affaires. Sans cela, il aurait reculé de 1,3%.

Sur l'activité de distribution («retail»), Auchan réalise des ventes de 52,73 milliards d'euros, en hausse de 1,5%, tirées par l'Asie, et principalement la Chine (+23,2% en publié, +5,1% hors changes). Ce pays voit néanmoins son résultat d'exploitation reculer de 15% en raison d'investissements destinés à lancer l'activité internet du groupe dans ce pays.

L'Europe centrale et de l'Est apparaît en recul en publié (-8,9%) pénalisé par les changes, mais progresse de 9% une fois retraité de cet effet.

L'Europe occidentale reste en repli de 4,1%, en raison des difficultés et du repositionnement du modèle en Italie.

Enfin, la France, division historique d'Auchan (40% de l'activité), voit ses ventes rester également en baisse de 2,7%, à 18,21 milliards d'euros, malgré les importantes baisses de prix opérées depuis 2013. En revanche, son Ebitda progresse de 1,5%, grâce aux bonnes performances de la proximité (+13,6%) alors que les hypermarchés reste en repli (-1,1%).

- «Difficile pour Auchan Retail» -

«Auchan Retail France connaît certes des difficultés, mais au niveau du groupe, la performance est satisfaisante», a estimé lundi le directeur financier d'Auchan Holding, Xavier de Mezerac, lors d'une conférence de presse. Il a notamment mis en avant les bons résultats des deux autres divisions du groupe, Immochan (immobilier) et Oney Banque Accord.

«Nous progressons de manière très significative en Europe de l'Est et en Asie, même si, fin 2015, la situation restait difficile pour Auchan Retail en France et en Italie» a commenté le président du directoire Wilhelm Hubner.

Néanmoins «nos entreprises sont sur la voie de performance durable et vont passer à la vitesse supérieure» dans les mois qui viennent, a-t-il ajouté.

Pour cela, Auchan devrait présenter un plan stratégique «d'ici la rentrée» de septembre pour chacune des pays dans lesquels il opère, avec la perspective de «renforcer ses positions» et ses parts de marché, tout en restant profitable.

Cela passera notamment par un rééquilibrage de ses différents formats pour donner davantage de poids à la proximité et au cross-canal (intégration entre internet et les magasins), même si l'hypermarché «a toujours son rôle à jouer», a insisté M. Hubner. La franchise «sera également amenée à se développer», a-t-il ajouté.

«En France, on a la volonté de repartir à la reconquête au combat», a-t-il expliqué, mettant l'accent sur l'importance du travail autour de l'offre, notamment dans les rayons frais traditionnels (boulangerie, boucherie...), et sur «l'évènementiel» en magasin.

«Je pense que les premiers résultats d'inversion de tendances arriveront vers la fin du second semestre 2016», a indiqué le dirigeant.

Les investissements du groupe, qui ont été réduit de près de 600 millions depuis deux ans, pour atteindre 1,94 milliard d'euros en 2015, resteront eux «pilotés» et contenus en 2016, mais se poursuivront, notamment en France pour la remise à niveau du parc de magasins, et pour financer l'expansion internationale.

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