Twitter ajoute une sélection des «meilleurs» tweets à son flux de messages
Twitter fait une nouvelle tentative pour séduire un plus large public avec l'annonce mercredi d'une modification de la présentation du flux de messages vus par ses utilisateurs.© 2016 AFP
Twitter fait une nouvelle tentative pour séduire un plus large public avec l'annonce mercredi d'une modification de la présentation du flux de messages vus par ses utilisateurs.
«A partir d'aujourd'hui, vous pouvez choisir une nouvelle option pour le fil de messages qui vous aide à rattraper les tweets les plus importants des personnes que vous suivez», indique le réseau social sur son blog officiel.
Concrètement, quand un utilisateur se reconnectera sur le réseau après une période d'absence, Twitter propose de lui présenter tout en haut de son fil de messages une sélection personnalisée réunissant les publications récentes qui sont les plus susceptibles de l'intéresser et qu'il a pu manquer.
Juste en dessous, on retrouvera le fil habituel, où les tweets des comptes suivis par l'utilisateur apparaissent sans tri, en temps réel et par ordre chronologique inversé. Ce fil en temps réel reprendra la priorité dès que l'utilisateur appuiera sur le bouton rafraîchir, promet Twitter.
Le réseau social assure également que les utilisateurs pourront aisément désactiver la fonction si elle ne leur plaît pas, mais que ceux qui l'ont déjà testée «ont tendance à retweeter et tweeter davantage, ce qui est bon pour tout le monde».
- RIP Twitter -
La modification est relativement modeste comparée aux rumeurs de réorganisation de l'intégralité du flux de messages qui avaient circulé en fin de semaine dernière, et évoquaient un renoncement total à l'ordre chronologique inversé au profit d'un classement algorithmique des tweets selon leur intérêt supposé pour le lecteur, un peu sur le modèle de ce que propose le rival Facebook.
L'abandon éventuel du flux en temps réel, qui constitue une caractéristique de Twitter depuis sa création, avait provoqué l'effroi de beaucoup d'utilisateurs, le mot clé #RIPTwitter (Repose en paix Twitter) devenant même l'un des plus utilisés sur le réseau.
Cela avait pris tant d'ampleur que le patron-fondateur de Twitter, Jack Dorsey, avait fini par assurer durant le week-end sur son compte personnel n'avoir «jamais prévu de réordonner les flux de messages la semaine prochaine».
«J'aime le temps réel. Nous aimons la diffusion en direct. C'est nous. Et nous allons continuer de la raffiner pour rendre Twitter plus, et pas moins, direct!», ajoutait-il.
La levée de boucliers est symbolique du dilemme actuel du réseau social, qui est condamné à modifier son produit s'il veut séduire un plus large public mais qui prend ainsi le risque de s'aliéner ses plus fidèles utilisateurs.
Twitter n'a pas vraiment le choix. Après l'espoir initialement suscité par le retour aux manettes l'an dernier de Jack Dorsey, les investisseurs recommencent sérieusement à s'impatienter face à des progrès trop lents à leur goût.
L'action Twitter a encore touché mardi un nouveau plus bas historique, à 14,40 dollars en clôture, faisant passer pour la première fois la valeur estimée de l'entreprise sous de la barre des 10 milliards de dollars. Le titre a perdu 80% de sa valeur depuis ses sommets de décembre 2013, juste après l'introduction en Bourse, et 38% rien que depuis le début d'année.
Et les problèmes du réseau social ont encore semblé s'intensifier récemment avec le départ en masse d'une série de hauts responsables exécutifs.
Les résultats du quatrième trimestre, attendus après la clôture de Wall Street vers 21h00 GMT, devraient confirmer que Twitter continue de relativement bien monétiser son service même s'il reste jusqu'ici incapable de dégager des bénéfices. Les analystes attendent en moyenne un chiffre d'affaires trimestriel de 710 millions de dollars, ce qui représenterait une croissance de 48% sur un an.
L'essentiel de l'attention va se concentrer sur l'évolution du nombre d'utilisateurs et la stratégie envisagée pour augmenter leur nombre et leur engagement. Twitter revendiquait 320 millions d'abonnés à la fin du troisième trimestre, seulement quatre millions de plus que trois mois plus tôt.