Dépassement des normes de pollution: Que reproche-t-on à Renault?
Pollution•Plusieurs sites du constructeur automobile français ont été perquisitionnés la semaine dernière…Margaret Oheneba
Aucune fraude avérée de Renault pour le moment mais l’affaire fait grand bruit, à tel point que le titre de la marque ne cesse de s’effondrer en bourse. Les premiers tests réalisés en France après le scandale de Volkswagen montrent en effet que certains véhicules diesel du premier constructeur automobile français dépassent les normes d’émission de dioxyde de carbone et d’oxyde d’azote, notamment le modèle Espace. Pour Emmanuelle Cosse, secrétaire EELV, on ne peut pas affirmer aujourd’hui « qu’il n’y a pas tricherie »
« « Il est avéré que les véhicules dépassent les normes. On ment aux consommateurs. » #renault @itele — Emmanuelle Cosse (@emmacosse) January 15, 2016 »
Contrairement à la marque allemande l’utilisation de logiciels de fraude n’a pas été constatée. Comment expliquer alors les différences entre les dépassements ? C’est ce que les agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) tentent de savoir avec les perquisitions menées la semaine dernière sur plusieurs sites de Renault.
Une annonce « prématurée »
La CGT du centre technique de Lardy avait révélé jeudi que des perquisitions avaient été menées sur le site et dans plusieurs autres. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a estimé « prématurée » l’annonce de la CGT. Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, juge que Renault a été victime d’un « emballement médiatique ».
Après la communication des résultats, Renault a déclaré jeudi dans un communiqué que ses équipes « coopèrent pleinement aux travaux de la Commission Royal et aux investigations complémentaires décidées par le ministère de l’Economie ».
Des tests en laboratoire peu représentatifs
Depuis le 1er septembre 2014, les constructeurs automobiles européens doivent respecter les normes Euro-6. Mais les systèmes de dépollueurs ne sont pas les mêmes selon les constructeurs. Aussi, « les tests en laboratoires sont faits dans des conditions optimales », ajoute Flavien Neuvy de l’Observatoire Cetelem. C’est-à-dire que les émissions en laboratoires ne correspondent pas aux émissions en conditions normales.
Les tests avaient été décidés par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal au lendemain des révélations de fraude à grande ampleur de Volkswagen. La commission technique indépendante a pour le moment enquêté sur 22 véhicules sur les 100 prévus. Depuis le scandale Volkswagen, les ventes de véhicules diesel chutent, tandis que les consommateurs se tournent vers les voitures à essence.