Areva: François Hollande juge «assez légitime» d'associer les Chinois à une recapitalisation
ECONOMIE•Areva a ouvert la porte lundi à une entrée du géant nucléaire chinois CNNC à son capital...20 Minutes avec AFP
François Hollande favorable à l'entrée de capitaux chinois dans Areva. Le président a jugé mardi qu'il était «assez légitime» d'associer des Chinois à une recapitalisation de l'entreprise, tout en affirmant que l'Etat français prendrait «lui-même ses responsabilités» dans le plan de sauvetage du groupe nucléaire.
«Nous souhaitions que les capitaux chinois puissent être dans Areva (...). L'Etat français prendra lui-même ses responsabilités dans une recapitalisation d'Areva», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Pékin.
Areva ouvre la porte à CNNC
«Dans le cadre de cette recapitalisation, les capitaux extérieurs, notamment chinois, avaient leur place sans que cela atteigne de quelque manière que ce soit le fonctionnement du pays», a-t-il insisté.
Areva a ouvert la porte lundi à une entrée du géant nucléaire chinois CNNC à son capital, en signant avec le groupe un protocole d'accord prévoyant une possible coopération capitalistique et industrielle après le recentrage de l'ancien fleuron nucléaire français sur le cycle du combustible.
«Dès lors que la Chine est un partenaire, puisque nous construisons ensemble des centrales nucléaires, il était assez légitime d'associer (les Chinois) dans le cadre de la restructuration» d'Areva, a souligné François Hollande.
La suppression de 6.000 emplois
En juin dernier, Areva avait déjà conclu un protocole d'accord avec CNNC dans le cadre d'un projet, entamé en 2014, de développement d'une usine de traitement-recyclage des combustibles usés en Chine et pour lequel des négociations commerciales sont en cours.
Et CNNC, avec l'autre géant chinois du secteur China National Nuclear Corporation (CNNC), est associé à EDF dans le projet de nouvelle centrale nucléaire d'EDF au Royaume-Uni, un investissement scellé à l'occasion d'un récent voyage du président Xi Jinping au Royaume-Uni.
La restructuration d'Areva, lancée fin juillet, prévoit aussi la suppression de 6.000 emplois dans le monde et la cession de l'activité réacteurs Areva NP à EDF, qui en prendrait le contrôle majoritaire avec une participation de 51%, tandis que l'ancien fleuron du nucléaire français en conserverait 15%.