SOCIALSécurité sociale: Ceux qui vont y gagner en 2016

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Sécurité sociale: Ceux qui vont y gagner en 2016

SOCIALDes nouvelles mesures visent à améliorer la situation des parents isolés, des familles nombreuses, des mineures, des salariés précaires ou encore des retraités...
Céline Boff

Céline Boff

En 2016, les patients devront bien sûr encore faire des efforts afin de contribuer à la réduction du déficit de la sécurité sociale. Notamment en privilégiant les médicaments génériques ou encore en acceptant davantage de chirurgie ambulatoire. Mais le projet de loi de financement, dévoilé ce jeudi, prévoit aussi des améliorations. 20 Minutes a recensé les cinq principales.

Si vous êtes parent

Les aides vont s’intensifier pour les parents isolés et ceux ayant trois enfants et plus. Les montants de l’allocation de soutien familial (ASF) et du complément familial seront revalorisés en 2016, comme ils l’ont été en 2014 et en 2015. Résultat : en trois ans, ces familles auront bénéficié d’un gain moyen de pouvoir d’achat de 67 euros par enfant et par mois. Pour mieux épauler les parents isolés, le gouvernement veut aussi étendre à l’ensemble des foyers la « garantie des pensions alimentaires », un dispositif testé depuis un an dans 20 départements. Concrètement, il s’agit de verser au parent ne recevant pas de son ex-conjoint la pension alimentaire à laquelle il a droit une somme d’environ 100 euros par mois et par enfant. A partir du printemps 2016, 90.000 foyers devraient bénéficier de cette aide.

Si vous êtes mineure

Depuis 2013, vous avez accès gratuitement à un moyen de contraception. Le gouvernement veut désormais étendre « cette gratuité à la consultation médicale et aux examens biologiques liés à la prise d’un moyen contraceptif », explique Marisol Touraine, ministre de la Santé. Autrement dit, à partir de 2016, « toute assurée mineure bénéficiera de la gratuité et d’une confidentialité totale pour l’intégralité de son parcours vers la contraception, de sa mise en place à son suivi ».

Si vous êtes salarié précaire ou retraité

A partir du 1er janvier 2016, tous les salariés auront accès à une complémentaire santé, qui sera prise en charge au minimum à 50 % par l’employeur. Enfin, presque tous… Pour que les salariés en CDD courts, en temps partiel ou ayant plusieurs employeurs ne soient pas trop lésés, le gouvernement veut que leurs employeurs leur reversent une aide individuelle dont ils se serviraient pour acquérir une complémentaire santé, dont le montant sera calculé en fonction de la durée travaillée par le salarié. Par ailleurs, les salariés partant à la retraite pourront conserver la complémentaire santé négociée par leur entreprise au même coût pendant un an. Ce prix augmentera progressivement et ne pourra dépasser, trois à cinq ans plus tard, le plafond de +150 % actuellement en vigueur. Enfin, des complémentaires spécifiques pour les plus de 65 ans seront bientôt proposées. Elles devraient faire baisser la note, alors que la cotisation mensuelle moyenne pour un contrat individuel dépasse souvent les 80 euros pour les plus de 65 ans, contre 50 euros à 40 ans.

Si vous avez un changement dans votre vie

Vous changez de travail, de logement, votre conjoint décède… Ces bouleversements ne sont pas toujours sans conséquence sur le remboursement de vos soins, puisqu’ils nécessitent parfois de changer de régime et/ou de caisse d’assurance maladie et peuvent donc entraîner des ruptures de droits. « Nous voulons que cela cesse », résume la ministre. C’est pourquoi le gouvernement lance la Protection universelle maladie, « qui ne crée pas de nouveaux droits, mais garantit à chacun l’accès permanent à ses droits ». Pour y parvenir, les démarches seront simplifiées, notamment via la déclaration en ligne. Le gouvernement souhaite par ailleurs permettre à chaque majeur, et notamment aux femmes au foyer, de devenir des assurés à part entière et non plus des ayants droit. Au-delà des majeurs, les enfants à partir de 12 ans pourront désormais avoir eux aussi leur propre carte vitale.

Si votre enfant présente un risque d’obésité

« L’obésité touche sept fois plus les enfants d’ouvriers que ceux des cadres. C’est un domaine où les inégalités sont très fortes », rappelle Marisol Touraine. L’obésité favorisant l’apparition de maladies chroniques, le gouvernement souhaite la prévenir en agissant le plus tôt possible. Il lancera donc à partir du 1er juillet 2016 une expérimentation visant les enfants âgés de 3 à 8 ans. Dès que ces patients seront repérés par leur médecin traitant comme présentant un risque d’obésité, des consultations diététiques et psychologiques ainsi qu’un bilan d’activité physique leur seront alors dispensés, financés par l’Assurance-maladie.