Deux-Sèvres: Une PME perd 1,6 million d'euros après une escroquerie au «faux président»
JUSTICE•La société employant 44 salariés a été placée en redressement judiciaire…20 Minutes avec AFP
Un million et six cents mille euros. C’est la somme que des escrocs ont soutirée cet été à une PME de Bressuire dans les Deux-Sèvres, qui a été placée ce vendredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Niort. La société spécialisée dans l’aménagement de médiathèques et bibliothèques employant 44 personnes a été victime d’une escroquerie au « faux président » qui a siphonné sa trésorerie.
Les escrocs avaient commencé par usurper dans des mails l’identité du président de BRM mobilier, pour manipuler la responsable administrative et financière de la société, comme l’avait révélé le journal Le Courrier de l’Ouest. Visiblement très bien renseignés sur l’organigramme et les ressources financières de la PME, les malfaiteurs s’étaient ensuite fait passer pour des avocats prétendant agir dans le cadre « d’une opération extrêmement confidentielle, une OPA sur un concurrent » en Asie, avait expliqué à l’AFP le président de BRM Mobilier, Jean Brossier.
Quarante-quatre emplois en péril
En usant de « pressions psychologiques » sur leur interlocutrice, les escrocs, qui étaient manifestement avertis d’une grosse rentrée d’argent sur les comptes de l’entreprise, étaient parvenus à faire virer sur des comptes en Thaïlande et à Hong Kong des sommes totalisant 1,6 million d’euros, allant jusqu’à épuiser le découvert bancaire.
Le président de BRM Mobilier n’a découvert l’escroquerie que le 1er septembre dernier et a immédiatement porté plainte auprès du procureur de la République de Niort. Les escrocs ont-ils obtenu des informations confidentielles en piratant le système de l’entreprise ou auprès des banques ? « J’espère que l’enquête le dira, mais ce n’est pas la première fois qu’on usurpe mon nom », déplore Jean Brossier.
Le Centre hospitalier Nord Deux-Sèvres victime d'une arnaque similaire
Étant donné la situation financière de l’entreprise, et faute de soutien des actionnaires qui y avaient injecté plus de 1,5 million d’euros au cours des trois dernières années, le président a décidé de remettre l’avenir de l’entreprise entre les mains du tribunal de commerce. Les juges ont prononcé le redressement judiciaire avec poursuite des activités jusqu’au 11 mars 2016, le temps de retrouver un repreneur éventuel.
Le Centre hospitalier Nord Deux-Sèvres (CHNDS) voisin a annoncé avoir déjoué mardi une tentative d’escroquerie similaire à celle de BRM Mobilier. Les malfaiteurs ont tenté de détourner des factures s’élevant à plus d’un million d’euros mais leur stratagème a été repéré. Une plainte a été déposée à Parthenay et l’entreprise Bouygues Bâtiment mène elle aussi une enquête de son côté, indique l’hôpital.