SOCIALL'absentéisme, un mal en progression dans les entreprises

Arrêt maladie, accident de travail, accident de trajet… En 2014, l’absentéisme au travail, est reparti à la hausse, en atteignant 16,7 jours par salarié, selon le baromètre Alma Consulting Group* publié ce mardi.

Alors qu’il avait un peu baissé en 2013, (à 15,6 jours d’absence par salarié), le nombre de jours d’absence des salariés du secteur privé est revenu quasiment à son niveau de 2012 (16,6 jours d’absence par salarié). Autre constat : la durée des absences s’est allongée en 2014, comme l’indiquaient aussi les chiffres publiés par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Le taux d’absentéisme national atteint donc 4,59 % (soit +7,4 % par rapport à 2013).

Le taux des salariés « toujours présents », qui n’ont connu aucune absence en 2014, s’est quant à lui stabilisé autour de 53 % d’après les DRH, bien en deçà des 74 % que les salariés déclarent. Un décalage qu’Alma Consulting Group explique par la tendance des salariés à oublier « facilement les petites absences d’une journée et à se souvenir plutôt des absences de longues durées ».

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Les managers de proximité touchés de plein fouet

Quant au profil des absents, on peut observer que les hommes sont absents plus souvent, mais moins longtemps que les femmes. Les encadrants de proximité sont les plus nombreux à déclarer avoir été absents : Les agents de maîtrise sont 35 %, contre 27 % pour les techniciens ou les cadres sans fonction de management. Un phénomène qui s’explique par « un élargissement récent notable de leur charge de travail et de leurs responsabilités », selon Alma Consulting Group.

Concernant les jeunes de moins de 30 ans, 35 % d’entre eux déclarent avoir connu au moins une absence en 2014, contre 25 % des 51 ans et plus, « Des absences qui pourraient être liées à un manque d’investissement des jeunes dans des emplois de débutants à faible responsabilité », avance Alma Consulting Group.

Hormis la santé ou une situation personnelle qui sont naturellement citées comme premières causes d’absence, les raisons invoquées sont directement inhérentes à l’organisation de l’entreprise : mauvaise organisation ou conditions de travail (9 %), manque de reconnaissance (7 %) ou encore charge de travail (6 %), mauvaise ambiance (4 %), manque de soutien managérial (4 %)…

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Une note salée pour les entreprises

Reste que ces absences coûtent très cher aux entreprises. Leur coût direct (maintien du salaire du salarié absent, son remplacement, la perte de valeur ajoutée entraînée par cette absence) serait de 45 milliards d’euros par an pour l’ensemble des entreprises privées de France, selon les calculs d’Alma Consulting Group et du cabinet Goodwill-management,. Ils représentent environ 5,8 % de la masse salariale d’une entreprise. L’absentéisme entraîne aussi des coûts indirects pour les entreprises (coût de la prévoyance, de l’assurance complémentaire…) qui s’élèveraient à 15 milliards d’euros supplémentaires.

La facture totale de l’absence en France pourrait ainsi atteindre 60 milliards d’euros.

* Le baromètre est composé d’une étude quantitative réalisée avec l’Institut CSA, entre le 13 mars et le 19 mai 2015 auprès de 268 entreprises du secteur privé en France et étude qualitative auprès d’un panel de 473 salariés représentatifs de la population active du secteur privé.