VIANDEPrix du porc : Le ministère met tout le monde autour de la table

Prix du porc : Le ministère met tout le monde autour de la table

VIANDELes acteurs de la filière porcine se réunissent pour tenter de sortir de la crise...
Stephane Le Foll ministre de l'Agriculture le 14 avril 2015.
Stephane Le Foll ministre de l'Agriculture le 14 avril 2015. - SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La table ronde organisée lundi après-midi au ministère de l'Agriculture pour discuter de la reprise des cotations au Marché du porc breton (MPB) réunira tous les acteurs de la filière porcine: les représentants des éleveurs mais aussi des entreprises d'abattage et de transformation.

Les producteurs du Comité Régional Porcin et de la Fédération Nationale Porcine seront au côté des représentants du Marché du porc breton (MPB) de Plérin (Côtes-d'Armor). Deux fois par semaine, les lundi et jeudi, le marché au cadran vend environ 15% de la production porcine française.

Les prix qui sont alors fixés servent de référence pour l'ensemble des transactions nationales. Mais, la cotation est suspendue depuis une semaine suite au refus de deux des principaux acheteurs, Cooperl et Bigard/Socopa, de payer le prix préconisé par le gouvernement pour les éleveurs, 1,40 euros le kilo.

Crise du porc : Comment fixe-t-on le prix de la viande qui fait tourner les éleveurs en bourrique ?

Un prix déconnecté de la réalité du marché

Ce prix est selon eux déconnecté de la réalité économique du marché européen. L'absence de cotation n'empêche pas les éleveurs de tenter de vendre en direct aux abattoirs, mais la négociation, faute de prix de référence, peut se révéler plus difficile.

«Cette table ronde va décider de la vie ou de la survie du Marché du porc breton, et évidemment, après ça, de la vie et de la survie de la filière porcine», a souligné la semaine dernière le président du MPB Daniel Picart.

La Cooperl Arc Atlantique, numéro un du porc en France, dont le siège est à Lamballe (Côtes d'Armor) est une coopérative essentiellement axée sur le porc -production, génétique, transformation (abattage, découpe, charcuterie, salaisons)- qui a réalisé 2,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013.

La Cooperl représente 19% des achats au MPB, mais selon son président Patrice Drillet c'est un «volume marginal» de 10.000 porcs alors que la coopérative achète et abat 110.000 porcs chaque semaine dont «100.000 proviennent des adhérents de la Cooperl».

La coopérative a démarré en 1966 avec 24 éleveurs et en compte aujourd'hui plus de 2.700 adhérents et 4.800 salariés selon son site internet. Elle déclare avoir abattu plus de 4,7 millions de porc en 2013.

Le Foll en première ligne

Le groupe Bigard, numéro un de la viande en France, représente 7% des achats au MPB. Il n'avait toutefois pas confirmé sa présence à la réunion lundi matin. L'entreprise qui réalise 43% des abattages en France (toutes viandes confondues) dans 59 abattoirs répartis sur le territoire emploie près de 16.000 personnes et a réalisé plus de 4 milliards de chiffre d'affaires en 2013, selon son site internet.

Fidèle d'entre les fidèles du président François Hollande, Le Foll qui est aussi porte-parole du gouvernement, s'est retrouvé en première ligne dans la crise de l'élevage depuis le début de l'été. Il avait obtenu le 12 juin que les professionnels de la filière s'engagent à augmenter le prix payé aux éleveurs à environ 1,40 euro le kilo.

Le chef du gouvernement Manuel Valls a répété vendredi que Le Foll avait «toute sa confiance», en rappelant que son ministre avait décroché un Conseil européen en septembre sur la crise agricole. Fin juillet, le Premier ministre avait déjà opposé une fin de non-recevoir à des agriculteurs qui réclamaient la démission du ministre.