L'Eurogroupe sur le point de donner son feu vert au plan d'aide à la Grèce
DETTE•Mais des points importants de la négociation restent en suspens...20 Minutes avec AFP
Les ministres des Finances de la zone euro s'apprêtaient à donner vendredi leur feu vert au troisième plan d'aide à la Grèce d'un montant de 85 milliards d'euros, après le vote du Parlement grec, mais des questions restent en suspens.
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Des ministres optimistes
Même le puissant ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, traditionnel partisan d'une ligne dure vis-à-vis d'Athènes, s'est dit «confiant» dans le fait qu'un accord serait trouvé vendredi, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion exceptionnelle de l'Eurogroupe. Même son de cloche du côté de son homologue français Michel Sapin. Le gouvernement grec «a pris ses responsabilités» en faisant voter le plan d'aide vendredi matin par son Parlement, «donc il nous appartient, en tant que ministres des Finances, de décider aujourd'hui de la mise en oeuvre d'un troisième programme», a-t-il dit.
La dette, un point de discussion majeur
Restent un certain nombre de points à discuter, a cependant averti le patron de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, énumérant «des questions sur la recapitalisation des banques, qui pourrait coûter très cher, sur ce qu'il y aura dans le fonds de privatisation et sur la participation du Fonds monétaire international» au plan d'aide, aux côtés des autres créanciers d'Athènes: Union européenne, banque centrale européenne et Mécanisme européen de stabilité (MES).
Les discussions devraient en tout cas se prolonger et la réunion, qui a débuté vers 15h heure de Paris, «ne sera pas courte», a-t-il averti. Les ministres «examinent en détails» le mémorandum d'accord, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations, mais «les choses se passent bien». Les discussions portaient en début de soirée sur l'excédent budgétaire primaire (hors service de la dette), que certains ministres «jugent trop bas». Le mémorandum signé par Athènes avec ses créanciers prévoit un excédent primaire de 0,25% du PIB cette année, de 0,5% du PIB en 2016, 1,75% en 2017 et 3,5% en 2018.
Par ailleurs, la dette «reste un point de préoccupation majeur, en particulier pour le FMI», a souligné M. Dijsselbloem. Le nouveau plan d'aide, après deux précédents programmes d'un montant total de 240 milliards d'euros, fera grimper la dette à 200% du PIB.
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Allégement de la dette?
Le FMI, qui juge ce niveau insoutenable, a indiqué jeudi qu'il attendait que les Européens prennent des décisions sur l'allégement de cette dette avant de dire, en octobre, s'il participerait au nouveau renflouement. Wolfgang Schäuble a redit vouloir s'assurer «qu'il y ait une participation du FMI», bien que le gouvernement allemand s'oppose à toute réduction de la dette grecque. Côté français, on plaide pour «un reprofilage» de la dette grecque, comme l'a rappelé Michel Sapin, ce qui n'implique pas obligatoirement une réduction pure et simple, mais pourrait se traduire par un nouvel allongement des maturités, par exemple.
Première tranche d'aide à décider
La Grèce espère le versement d'une première tranche d'aide dans les prochains jours, qui lui permettrait d'honorer à temps un remboursement de 3,2 milliards d'euros (plus 200 millions d'euros d'intérêts) à la BCE, le 20, et de rembourser les fournisseurs de l'Etat qui n'ont pas été payés depuis des mois. Plusieurs sources ont évoqué une somme totale de 23 milliards d'euros, dont 12,5 milliards pour rembourser les emprunts et 500 millions pour résorber les arriérés de paiement de l'Etat grec, et 10 autres milliards pour recapitaliser les banques qui pourraient être versés «dans un deuxième temps, mais rapidement», selon une d'entre elles.