EUROPELâchée par l’Eurogroupe, la Grèce est au bord du défaut de paiement

Lâchée par l’Eurogroupe, la Grèce est au bord du défaut de paiement

EUROPELa Banque centrale européenne (BCE) semble désormais la seule à pouvoir éviter une déroute bancaire après la décision des Européens de refuser de prolonger l’aide…
Claire Planchard

C.P.

Rien ne va plus à Bruxelles. En moins de 24 heures l’espoir de trouver un accord entre la Grèce et ses créanciers (zone euro, FMI, BCE) semble avoir quasiment disparu.

Dialogue rompu

A l’origine de cette rupture, la décision fracassante du Premier ministre grec Alexis Tsipras de soumettre à un référendum les conditions de ses créanciers le 5 juillet prochain.

Excédés par cette annonce, les ministres des finances de l’Eurogroupe ont décidé de claquer la porte des négociations : ils ont annoncé ce samedi leur décision de ne pas prolonger les aides à la Grèce après le 30 juin, date à laquelle le pays doit 1,5 milliard d’euros au FMI.

« Remarks by Eurogroup President @J_Dijsselbloem at the intermediary #Eurogroup press conference : http://t.co/ZgbXFBxC2I. — EU Council Press (@EUCouncilPress) June 27, 2015  »

Dans ce contexte, la perspective d’un défaut de paiement se rapproche dangereusement pour le pays. Alors qu’Athènes assure vouloir tout faire pour trouver un accord d’ici mardi, les fils du dialogue semblent bel et bien rompus. Partisan de la ligne dure, ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a indiqué que la Grèce allait rencontrer de « grandes difficultés dans les prochains jours », a prédit M. Schäuble, tout en assurant qu’elle restait « membre de la zone euro ».

L’avenir de la Grèce entre les mains de la BCE ?

Les regards sont désormais tournés vers la Banque centrale européenne qui doit réunir son conseil des gouverneurs « en temps voulu » - dimanche matin, selon plusieurs sources - « pour discuter de la situation », selon un bref communiqué de l’institution publié samedi.

C’est ce conseil qui décide notamment de prolongement des prêts d’urgence, baptisés ELA, qui ont servi ces derniers mois de filet de sécurité pour le système bancaire grec. Ces derniers jours, dans un contexte d’incertitude croissante conduisant les Grecs à retirer leurs économies, les gouverneurs ont été appelés tous les jours à se prononcer sur le prolongement du mécanisme, au moyen de conférences téléphoniques.

Mais le patron de la BCE Mario Draghi a toujours insisté sur le fait que l’octroi des prêts ELA obéissait à des règles strictes : l’existence d’un programme d’aide à l’intention du pays concerné, et la solvabilité des banques. Ni l’une ni l’autre condition ne sont plus remplies depuis la décision de stopper le plan d’aide le 30 juin et alors que les Grecs se ruent pour retirer leurs économies dans les distributeurs automatiques..

S’ils coupent dimanche les financements des banques, les gouverneurs devront donc dans le même temps de concerter sur les moyens de gérer les conséquences de la sortie quasi inéluctable de la Grèce de la zone euro.

« La sortie ou pas de la Grèce de la zone euro dépend maintenant de la BCE. Quelle responsabilité terrible pour un personnel non élu », a ainsi commenté sur Twitter l’économiste Paul de Grauwe, de l’Université de Leuven.

« Whether or not Greece has to exit the Eurozone now depends on he ECB. A terrible responsibility of non-elected officials — Paul De Grauwe (@pdegrauwe) June 27, 2015 »