Quels sont les «jobs d'été» les mieux perçus par les recruteurs?
EMPLOI•Un quart des jeunes âgés de 18 à 34 ans prévoient de travailler en juillet et/ou en août…Céline Boff
La saison estivale n’est pas toujours synonyme de vacances pour les jeunes. Cette année, près d’un quart des 18-34 ans (23 % précisément) prévoient d’effectuer un job d’été, révèle un sondage réalisé par BVA pour Le Bon Coin, en partenariat avec 20 Minutes (1).
« C’est une habitude ancrée chez les Français, puisque 63 % des citoyens ont déjà réalisé un job d’été au cours de leur vie », avance Julie Catillon, directrice d’études chez BVA. Pas forcément à contrecœur : pour la majorité des sondés, ces activités estivales constituent avant tout une expérience (42 %) -ce score atteint même 55 % chez les 18-34 ans. Seuls 32 % mettent en avant la nécessité, 7 %, les rencontres et 3 %, la fatigue.
« Tout dépend de la manière dont il est présenté dans le CV »
Ces expériences sont-elles pour autant valorisables dans un CV ? « Assurément », répond Alain Mlanao, directeur général du cabinet Walters People. « Une personne qui a décidé de travailler pendant l’été montre sa capacité à mettre en œuvre un projet. C’est un bon indicateur du tempérament du candidat, comme l'est également le fait de s’être impliqué dans une association, d’avoir créé une micro-entreprise, animé le bureau des élèves ou encore effectué un tour du monde. »
« La façon dont vous occupez votre temps libre éclaire le recruteur sur votre personnalité, ce qui est positif, mais tout dépend du job d’été occupé et de la manière dont il est présenté dans le CV », estime Hervé Borensztejn, directeur associé du cabinet Karistem. « Bien sûr, un étudiant ne trouvera pas forcément le job d’été qu’il recherche. Mais avant de postuler, il doit se demander en quoi ce poste contribuera à développer ses savoir-faire techniques ou ses compétences comportementales. Si le job lui a seulement permis de financer ses études, mieux vaut le dire clairement. Cela dénotera de la persistance et du courage. »
« Un job de serveur dans un fast-food chinois produira toujours son effet »
Le financement des études est d’ailleurs la principale raison qui pousse les 18-34 ans à effectuer un job d’été (39 %), devant le financement des loisirs (33 %) et l’acquisition d’une expérience professionnelle (23 %). Sans doute parce que, comme le précise Alain Mlanao, « dans les métiers qualifiés, les jobs d’été comme nous les concevions il y a encore 15 ans n’existent plus. Avec les ERP, c’est-à-dire les logiciels de planification des ressources humaines, les entreprises se sont organisées pour avoir une activité pérenne tout au long de l’année. Et lorsqu’elles font malgré tout appel à nous pour leur trouver des renforts, elles recherchent des personnes déjà opérationnelles. »
Dans ces conditions, quels jobs d’été les étudiants devraient-ils privilégier ? Celui d’animateur dans un club ou une colonie de vacances, poste qui s’avère être le job d’été idéal d’après les Français ? « Ce choix est effectivement pertinent parce qu’il est enrichissant en termes de travail en équipe, de contact client, etc. », répond Hervé Borensztejn. « Dans l’idéal, à l’heure d’Internet, intégrer une entreprise spécialisée dans le numérique ou le big data est forcément un plus. L’étranger est aussi à privilégier. Un job de serveur dans un fast-food chinois produira toujours son effet ! », ajoute Alain Mlanao.
Quid des emplois plus atypiques, comme promeneur de chiens, cobaye de médicaments ou animateur de téléphone rose ? « Dans un entretien de recrutement, le but n’est pas de se montrer original, mais de se distinguer des autres candidats. Il faut donc être vraiment soi-même tout en se demandant en quoi ce que l’on présente sécurisera le recruteur. C’est un habile équilibre », conclut Hervé Borensztejn.
(1) L’étude a été réalisée auprès de 989 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, recrutées par téléphone puis interrogés par Internet du 11 au 12 juin 2015.