ECONOMIETéléphonie: Interpellé par des ONG, Orange veut se «retirer d'Israël»

Téléphonie: Interpellé par des ONG, Orange veut se «retirer d'Israël»

ECONOMIEUn rapport dénonce les activités d’une entreprise sous contrat avec l’opérateur français dans les colonies israéliennes, qui « aiderait ainsi à perpétuer une situation considérée comme illégale par la communauté internationale ».
Mathias Cena

M.C. avec AFP

Le PDG de l’opérateur français Orange a annoncé mercredi son intention de revoir les liens avec l’opérateur israélien Partner dont les activités dans les territoires palestiniens ont été critiquées par des ONG.

« Le groupe @orange doit cesser sa relation d'affaire avec l'entreprise Partner. http://t.co/yhColVac44 #HumanRights pic.twitter.com/8N3AtsLq4c — CCFD-Terre Solidaire (@ccfd_tsolidaire) May 27, 2015 »

Fin mai, cinq ONG et deux syndicats, dont CCFD-Terre Solidaire, l’Association France Palestine Solidarité et la CGT, ont demandé à l’entreprise « de communiquer publiquement sa volonté de désengagement et de dénoncer les atteintes aux droits humains commises par Partner ». Selon un rapport de ces organisations, Partner, en exerçant des activités économiques « dans les colonies israéliennes contribuerait à leur viabilité économique et à leur maintien, et aiderait ainsi à perpétuer une situation considérée comme illégale par la communauté internationale ».

« Notre intention est de nous retirer d’Israël »

Orange a alors indiqué qu’il n’était « pas opérateur en Israël », ne détenait « aucune action ou droit de vote de Partner ». Il a expliqué que le contrat de licence existant, permettant à Partner d’utiliser « la marque et l’image d’Orange en échange d’une redevance », avait été « signé par le propriétaire de l’époque, (et) transmis à France Télécom en 2000 lors de l’acquisition de la marque ».

Mercredi, Stéphane Richard, le PDG d’Orange, est allé plus loin en déclarant : « notre intention est de nous retirer d’Israël ». « Cela va prendre du temps [mais] nous allons certainement le faire », a-t-il ajouté en anglais lors d’une conférence de presse au Caire, où il effectue une visite auprès de l’opérateur égyptien Mobinil, dont l’entreprise française est actionnaire à près de 100 %. « Je suis prêt à abandonner demain matin » les liens avec Partner mais « sans exposer Orange à des risques énormes » sur le plan légal ou financier, a précisé Stéphane Richard.

Israël demande des explications

La ministre israélienne adjointe des Affaires étrangères Tzipi Hotovely a écrit au PDG français pour demander des explications. « Je dois avouer avoir été surprise par ces informations, qui ne me semblent pas raisonnables pour une entreprise de la taille d’Orange », écrit-elle en anglais dans une lettre dont l’AFP a eu copie. « Je suis confiante dans le fait que ces informations ne reflètent pas les intentions de votre compagnie. Et vous prie donc de clarifier cette question le plus vite possible », poursuit-elle.

Selon son site internet, Partner Communications Company compte 2,77 millions d’abonnés en Israël, soit une part de marché de 28 %.