Immobilier: Les loyers continuent de baisser
Logement•L'enquête Clameur dévoilée ce mardi pointe une baisse inédite des loyers sur trois grandes villes sur quatre depuis le début de l'année...L.L.
Le marché locatif reprend de la vigueur en France. « La mobilité s’établit maintenant à 28,2 %, légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période. Et elle retrouve un niveau comparable à celui qui se constatait habituellement en début d’année avant la grande dépression des années 2008-2009 », écrit ce mardi l’association Clameur Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux) dans sa note de conjoncture à fin mai.
Baisse des loyers dans les 3/4 des régions
Et alors qu’habituellement les loyers montent en flèche au printemps en partie à cause de la multiplication des déménagements, les loyers facturés aux nouveaux locataires ont, depuis janvier, déjà reculé de 1,5 %, selon ce bilan. Une baisse d’un niveau inédit depuis 1998 sur une telle période.
Depuis janvier 2015, ce sont en effet 17 des 22 régions françaises qui voient leurs loyers diminuer, mais également plus de la moitié des communes de 10.000 habitants (57,2 % contre 34,9 % en 2014). Dans les grandes villes de plus de 100.000 habitants, c’est encore plus flagrant : les loyers reculent dans près de 75 % d’entre elles.
Marseille en forte baisse, Brest en forte hausse
Si les baisses les plus impressionnantes sont relevées à Marseille (-7 %), Saint-Denis (-5,2 %) ou Caen (-3,5 %), beaucoup de villes sont touchées : Mulhouse, Besançon, Rouen, Metz, Rennes, Nice, Montpellier… mais aussi Paris (-2 %), Lyon (-2,8 %) et Lille (-2,3 %).
Parmi les villes qui ne suivent pas la tendance, Brest (+5,1 %), Tours (+2,5 %), Aix-en-Provence (+2,3 %) et Clermont-Ferrand (+1,4 %), sont celles où les loyers ont le plus fortement augmenté.
Les studios et 2 pièces en tête
La baisse de loyer ne concerne toutefois pas tous les types de logements : les petites surfaces, plus nombreuses sur le marché, affichent les plus fortes baisses, avec un recul de -2,5 % pour les studios et de -1,9 % pour les 2 pièces, contre un repli limité à -0,8 % pour les 3 pièces.
A l’inverse, les loyers des 4 pièces progressent de 0,8 % et ceux des 5 pièces et plus de 0,3 %. Mais le rythme est nettement moins rapide : l’an dernier à la même époque, la hausse était de plus de 3 %.
Des effets secondaires négatifs
Dans ce contexte, les propriétaires bailleurs investissent moins volontiers dans la rénovation de leurs biens : depuis janvier, seuls 12,9 % des logements reloués ont bénéficié de gros travaux d’amélioration et d’entretien avant leur remise en location, contre 16,6 en mai 2014 et 25,7 % en mai 2013.
Autre mauvaise nouvelle pour les locataires : les bailleurs tardent également de plus en plus à remettre leur bien en location. « Ainsi, la durée de la vacance locative qui s’était déjà accrue de 10 % entre 2008 et 2011 a encore augmenté depuis pour s’établir à son plus haut niveau depuis 1998 (+ 29.9 % de puis 2008) », note Clameur. Une remontée de la vacance locative qui risque d’aggraver la pénurie de logements.