EMPLOIVIDEO. Rachat Alcatel-Lucent: Les syndicats «évidemment» inquiets pour l'emploi après l'offre de Nokia

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EMPLOILes principaux syndicats sont particulièrement préoccupés par le sort des emplyés en R&D et au siège...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les principaux syndicats d'Alcatel-Lucent en France se sont dits «évidemment» inquiets pour l'emploi mardi, après l'annonce d'un possible rachat de l'équipementier télécom par le finlandais Nokia, réclamant d'être reçus «au plus vite» par le gouvernement. Un rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia «ne peut évidemment que nous inquiéter au vu des redondances, au niveau mondial, d'activités, de produits et de métiers entre les deux entreprises de plus de 50.000 salariés chacune», ont indiqué dans un communiqué commun les trois premières organisations du groupe, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT.

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Ils réclament un rendez-vous avec Macron

«Nous prenons acte de l'engagement du gouvernement à être vigilant sur les conséquences sociales et industrielles, notamment sur l'emploi en France», ont poursuivi les organisations, réclamant «en conséquence» d'être reçus «au plus vite» par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron «pour aborder ce nouveau dossier brûlant tant au niveau industriel qu'au niveau social». Selon les syndicats, interrogés par l'AFP, un Comité européen, prévu de longue date, doit se tenir vendredi, auquel s'ajoutera un Comité de groupe France extraordinaire dans l'après-midi.

Stéphane Dubled (CGT) a toutefois indiqué qu'il ne pensait pas en apprendre beaucoup plus à ce moment là. Pour l'Hexagone, les inquiétudes des syndicats portent en premier lieu sur la Recherche et développement (R&D) et le siège. «Quand on parle de se faire acheter par une entreprise qui fait la même chose que nous, je ne vois pas comment on ne serait pas inquiets», a souligné auprès de l'AFP Hervé Lassalle, représentant de la CFDT, premier syndicat du groupe.

Alcatel-Lucent compte environ 6.000 employés en France

Pour le syndicaliste, même si Nokia est «très peu présent en France», où Alcatel-Lucent compte environ 6.000 employés, la R&D et les métiers support (commerciaux, administratifs...) risquent d'en pâtir. Le responsable CFDT se souvient du dernier «mariage» du même type avec Lucent en 2006, soulignant que «la première annonce, ça avait été 12.000 suppressions d'emplois», quelques mois après la fusion. Comme Stéphane Dubled (CGT), François Schmets (CFE-CGC), relève qu'«en France, les activités sont surtout orientées vers le mobile», le coeur de métier de Nokia.

«Une catastrophe humaine»

«Donc, l'activité en France va être directement en redondance avec les activités de Nokia: ça veut dire doublon de produit, doublon d'équipe et donc plan social», craint François Schmets, qui estime que plus de 2.000 salariés sont concernés par l'activité liée au mobile, tandis que sur le siège, quelque 200 personnes sont concernées. De son côté, Thierry Delouvée (CFTC) a indiqué que les syndicats avaient réalisé à l'automne une étude avec le cabinet Syndex sur l'hypothèse d'un rachat. Celle-ci avait montré qu'un tel scénario serait «une catastrophe humaine».