Que peut attendre Athènes des négociations sur sa dette avec ses partenaires européens?
GRECE•Ce mercredi les dirigeants de la zone euro et le Premier ministre vont tenter de se mettre d'accord à Bruxelles...20 Minutes avec AFP
Les autorités grecques et les dirigeants de la zone euro se retrouvent mercredi à Bruxelles pour une réunion cruciale sur la dette de la Grèce qui s'annonce tendue, le Premier ministre Alexis Tsipras ayant prévenu qu'il ne céderait pas aux pressions allemandes. Les ministres des Finances de la zone euro vont tenter de trouver un compromis entre les exigences des créanciers de la Grèce et les propositions de substitution du nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras au plan de sauvetage mis en place en 2010.
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La veille, le ton était monté entre Athènes et Berlin, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble mettant en garde les Grecs. «Nous ne négocions pas de nouveau programme. Nous avons déjà un programme», a-t-il déclaré mardi à la fin du G20 des grands argentiers de la planète à Istanbul. «Schaüble peut nous le demander de n'importe quelle façon, nous ne demanderons pas d'extension du plan d'aide», a rétorqué mardi soir Alexis Tsipras à la tribune du parlement grec, juste avant le vote de confiance des députés. La confrontation semble donc inévitable entre la Grèce, à laquelle le nouveau Premier ministre de gauche radicale a promis de redonner sa fierté face aux créanciers (UE, FMI, BCE) qui la dirigent en grande partie depuis cinq ans --en échange de 240 milliards de prêts lui ayant évité la faillite-- et une Allemagne soucieuse de préserver l'orthodoxie budgétaire dans l'UE.
«Erreur tragique»
Dans son discours très résolu, Alexis Tsipras a toutefois conclu sur une note d'espoir: «Je suis confiant, nos partenaires de l'UE répondront positivement à nos propositions». Mais il a aussi mis en garde «ceux qui misent sur la puissance et l'affrontement comprendront qu'ils font une erreur tragique: ils ne blessent pas les faibles, ils se blessent eux-mêmes et ils blessent l'Europe».
FMI et G20 critiquent l'austérité excessive
Dans la journée, AlexisTipras avait eu aussi une conversation qualifiée «d'amicale et de constructive» au téléphone avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Et à Istanbul, tant le FMI que les Etats-Unis, et le G20 dans son ensemble, ont plaidé pour que soient adoptées en Europe des mesures favorisant la croissance, une façon de critiquer une austérité excessive.
Plan d'urgence pour les plus démunis
Les détails du plan grec se sont largement répandu dans les médias depuis lundi. La Grèce accepterait de respecter environ 70% des engagements de réforme déjà passés avec les créanciers, les 30% restants, jugés «toxiques», étant remplacés par une série de réformes à élaborer en concertation avec l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques en Europe). La Grèce souhaite aussi mettre en oeuvre toute une ingénierie financière pour alléger le poids de sa dette (environ 180% du PIB), d'une part, et pour subsister jusqu'à l'entrée en vigueur de son plan le 1er septembre, d'autre part, grâce à un plan-relais.
Elle ne transigera pas néanmoins, a rappelé le Premier ministre au Parlement, sur la possibilité d'appliquer immédiatement un plan d'urgence pour les plus démunis, d'un coût estimé par les économistes à 2 milliards d'euros.