La Russie peine à emprunter après la sanction de Standard & Poor’s
EMPRUNT PUBLIC•La Russie n'est parvenue mercredi à emprunter que la moitié du montant souhaité sur le marché obligataire russe…20 Minutes avec AFP
La Russie n'est parvenue mercredi à emprunter que la moitié du montant souhaité sur le marché obligataire russe, pour sa première émission de dette publique depuis que Standard & Poor's a relégué le pays en catégorie spéculative.
Ce résultat reste cependant moins décevant que la semaine précédente, qui marquait le retour du gouvernement sur le marché après plusieurs mois d'absence due à la chute du rouble. Le ministère des Finances n'avait pu lever qu'un peu plus de 20% de ce qu'il espérait.
Un emprunt de 2,5 milliards de roubles
Cette fois, il indique avoir emprunté 2,5 milliards de roubles (32,5 millions d'euros) alors qu'il proposait 5 milliards de roubles (65 millions d'euros). Il a placé ces titres à échéance décembre 2017 à un taux de 14,77%. La Russie est désertée par les investisseurs en raison des sanctions liées à la crise ukrainienne.
Avec sa décision d'abaisser la note de la Russie à "BB+", Standard & Poor's est devenue lundi la première agence internationale à classer le pays dans la catégorie des dettes souveraines "pourries" en jargon financier.
La crainte des fuites de capitaux de Russie
Très attendue, cette sanction fait craindre une accélération des fuites de capitaux de Russie, déjà à un niveau record en 2014 à cause de la crise ukrainienne, aggravant ses difficultés économiques alors qu'une profonde récession se profile déjà pour cette année.
Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a estimé qu'il n'y avait "pas de raison de dédramatiser", jugeant que S&P faisait preuve d'un "pessimisme excessif". La diplomatie russe a dénoncé une décision politique dictée par Washington au moment où les Occidentaux menacent de renforcer leurs sanctions contre Moscou liées à la crise ukrainienne.