Smartphones: Xiaomi, le chinois, veut croquer l'Apple
HIGH-TECH•En prenant la parole lors d'un récent colloque sur Internet, le fondateur du fabricant chinois de smartphones Xiaomi n'a pas caché son ambition...20 Minutes avec agences
Son chiffre d'affaires a doublé en 2014 et il talonne Samsung au point de lui faire peur. Le géant chinois Xiaomi monte en puissance. Et même si la marque reste largement méconnue en Occident, elle veut aujourd'hui conquérir le marché étranger, voire même le dominer.
Un objectif «planétaire» qui ne fait plus sourire les concurrents, au regard du développement fulgurant en Orient du petit Xiaomi devenu omniprésent. «Dans les cinq à dix prochaines années, Xiaomi a l'occasion de devenir le numéro un du secteur des smartphones», a ainsi lancé Lei Jun, patron quadragénaire de la société créée seulement en 2010.
3e rang mondial en quatre ans
En quelques années, Xiaomi a bondi d'une start-up à un géant industriel, au troisième rang mondial derrière Apple et Samsung, dans un marché extrêmement concurrentiel. Les analystes ne peuvent comparer cet essor à aucun autre.
La recette du succès de Xiaomi semble simple: proposer du haut de gamme en limitant de façon draconienne les coûts de vente et de production, pour des appareils finalement bien moins chers que l'américain Apple ou le sud-coréen Samsung. En Chine, le Mi 4, portable dernier cri de Xiaomi avec jusqu'à 64 Go de stockage, est ainsi vendu à un tarif inférieur à la moitié du prix de l'iPhone 6 comparable.
Valorisé à 45 milliards
Xiaomi assure avoir vendu 61 millions de smartphones en 2014, en hausse de 227% par rapport à 2013! l'entreprise aussure aussi avoir sur la période plus que doublé son chiffre d'affaires, à 12 milliards de dollars. Le mois dernier, le groupe chinois a engrangé plus d'un milliard de dollars lors d'une levée de fonds, ce qui le valorise à quelque 45 milliards de dollars.
Et pour accompagner son essor, Xiaomi a chassé des têtes chez des grands noms comme Microsoft, Motorola ou Yahoo. Le cofondateur de Xiaomi, Lin Bin, vient de Google. En 2013, le géant américain de l'internet avait perdu l'un de ses cerveaux, Hugo Barra, passé également chez Xiaomi.
Soupçons de plagiat
Reste que ses détracteurs l'accusent d'avoir tout simplement copié les iPhones d'Apple, également assemblés en Chine, en profitant du laxisme qui y règne en matière de droits de propriété industrielle. Le géant américain n'a jamais entrepris de poursuites visant Xiaomi, mais le Britannique Jony Ive, responsable du design des produits Apple, a, lui, parlé de «vol» en évoquant des similarités entre les iPhones et les smartphones de Xiaomi.
Lei Jun, qui se présente comme «serial entrepreneur», balaie la controverse, et ce, même s'il se voit parfois reprocher de tenter d'imiter le style décontracté du défunt Steve Jobs. Comme l'emblématique patron-fondateur d'Apple, il aime s'habiller avec des jeans et un polo noir.
>> A voir ici, l'attaque du clone: Après l'Apple Store, la Chine a aussi cloné Steve Jobs
La polémique n'influence guère la clientèle en Chine, où Xiaomi occupe la deuxième place derrière Samsung et devant d'autres acteurs locaux ambitieux, comme Huawei. «Je me fiche de savoir s'ils copient Apple. Le savoir-faire de Xiaomi est vraiment bon et je n'achèterai pas un Apple vu leurs prix», confie ainsi He Ling, un adepte de la marque chinoise. Pour rappel, Xiaomi vient de lancer ses smartphones et tablettes à bas prix à Taïwan, Hong Kong et en Asie du Sud-Est, comptant de là conquérir ensuite le monde.