J-4 avant le top départ des soldes d’hiver. S'ils ont démarré dans les quatre départements de Lorraine vendredi, ils seront lancés mercredi à 8h dans le reste de l’Hexagone. Les consommateurs auront cette année non pas cinq, mais six semaines pour dénicher des produits à prix cassés. Mais pas sûr que tous les Français attendent jusque-là.

«Les ventes privées font rage»

«Les ventes privées font rage depuis quelques jours, elles ont même démarré avant Noël, les enseignes essayant d’être les premières à capter le 13e mois ou les bons cadeaux du CE des Français», souligne Aude de Moussac, analyste au sein du cabinet Kurt Salmon. Difficile en en effet d‘échapper aux sollicitations diverses que ce soit par mail, sur les réseaux sociaux, par voie postale ou par SMS (voir l'image ci-dessous). Avec des ventes du textile et de l’habillement en recul (-7% en novembre selon les données de l’Institut français de la mode), sur fond de pouvoir d’achat des ménages sous pression, les opérations commerciales se multiplient.

Pour Patricia, mère de quatre enfants, croisée ce mercredi dans un grand magasin parisien, plus question d’attendre l’ouverture officielle des soldes alors que sont proposés des rabais de 30 à 50% pour les détenteurs d'une carte de fidélité: «Il y a beaucoup moins de monde et surtout plus de choix. Mes amies font de plus en plus ça».

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«Les soldes c’est toute l’année»

Selon une étude ma-reduc.com, 40% des Français comptent ainsi profiter des ventes privées avant les soldes. «Les clients n’auront pas vraiment besoin des soldes, puisque les bonnes affaires seront déjà partiellement faites», ajoute Aude de Moussac. De quoi désacraliser «progressivement le rôle des soldes de janvier». Résultat, d'après un sondage, réalisé par touslesprix.com, 56% des sondés devraient consacrer moins d'argent, à cette période autrefois prisée des consommateurs.

«Dans 40% des cas, l’habillement est aujourd’hui vendu à prix cassés à coups de promos permanentes. Il n’y a plus de lisibilité sur les prix», déplore Daniel Wertel, président de La Fédération du prêt-à-porter féminin. En raison des multiples remises, «les soldes, c’est devenu toute l’année», confirme Bernard Morvan, président de la Fédération nationale de l'habillement.

Des prix plus bas avec la vente à perte

Mais les soldes «classiques» ont encore de la ressource. «Les soldes, c’est pour tout le monde et pas juste pour les titulaires d’une carte de fidélité», souligne une vendeuse des Galeries Lafayettes à Paris. Et les soldes sont l’occasion pour les magasins de proposer davantage de produits avec des rabais plus conséquents que lors des ventes privées par exemple. En effet, ils ont le droit à cette occasion de les vendre à perte pour se débarrasser des stocks. De quoi pouvoir tabler sur des remises jusqu’à -70%, voire -80% à la fin des soldes, au risque de n’avoir qu’un choix très limité.

Selon Stéphane Treppoz, patron de Sarenza, le consommateur a intérêt à attendre le début des soldes pour faire les meilleures affaires, même si le leader de la chaussure en ligne propose jusqu’au 6 janvier des rabais de 30 à 50%. «Il pourra bénéficier chez nous de promotions beaucoup plus agressives avec du -60% sur des dizaines de milliers de produits.» Résultat, le PDG s’attend mercredi à ce que le chiffre d’affaires de Sarenza soit multiplié par 10.

Pour essayer de réenchanter les soldes, les Galeries Lafayette ont même décidé de s'associer à Airbnb pour proposer à six clients de dormir face au ciel de la coupole de son magasin parisien. A la clef pour les chanceux, «un chèque cadeau de 200 euros pour faire leur shopping en avant-première». De quoi tenter de redonner un peu de saveur à ce premier jour, jadis tant attendu...», note Aude de Moussac.