ETUDEFrançais, et si vous osiez?

Français, et si vous osiez?

ETUDE79% des Français estiment qu’il est «difficile d’innover en France», selon un sondage réalisé à l’occasion de l’ouverture ce jeudi à Paris du Forum «Osons la France», en partenariat avec «20 Minutes»…
Claire Planchard

Claire Planchard

«De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace!» A l'aube de l’an 2015, que reste-t-il de cette tirade emblématique du rayonnement mondial de la France révolutionnaire prononcée par Danton? Plus grand-chose à en croire un sondage réalisé par Opinion Way en partenariat avec le forum «Osons La France»* (voir le programme en encadré).

>> PARTICIPEZ - Quelle est la dernière décision que vous avez prise avec audace? Quelle est la dernière fois où vous vous êtes dit, «allez, j'ose»? Racontez-nous dans les commentaires ou écrivez-nous à [email protected].

Des hommes et des seniors plus audacieux

Si pour une majorité de Français «oser» c’est avant tout «prendre des risques» (55%) et avoir «le courage de défendre ses idées» (50%), seule une minorité d’entre eux estiment aujourd’hui être «audacieux»: 47% déclarent ainsi «oser» tandis que 52% considèrent «ne pas vouloir prendre de risques». Une proportion qui atteint même 55% chez les femmes et 57% chez les 25-34 ans… contre 49% chez les hommes 42% chez les plus de 65 ans.

«Ces clivages sont intéressants car ils sont contre-intuitifs. Mais on les comprend mieux quand on voit que le premier obstacle à l’audace qui est cité est le ‘manque de confiance en soi’ (32%) devant ‘la peur de l’échec’ (25%). Or, la confiance est liée à l’expérience», analyse Frédéric Micheau, directeur des études d’opinion chez Opinion Way,

Près de 80% des Français rejettent ce «French Bashing»

L’environnement économique morose du pays n’arrange rien à cette frilosité: 79% des sondés estiment en effet qu’il est actuellement «difficile d’innover en France» (dont pour 15% «très difficile»). Pour 23% d’entre eux le «French bashing» (le dénigrement systématique de tout ce qui est Français) serait même justifié «la France n’étant pas un exemple à suivre en ce moment».

«Ce qui paraît alarmant pour la société et les pouvoirs publics c’est que cette proportion atteint 35% parmi les jeunes âgés de 18 à 24 ans qui sont censés être les plus optimistes et innover le plus, note Frédéric Micheau. Ce négativisme qui est un trait d’esprit très français empêche toute initiative quand il est tourné vers soi. Et cela en dit long sur le manque de perspectives économiques de cette génération et son sentiment de blocage».

Reste que 77% des sondés rejettent ce «French Bashing» le considérant «injustifié» «la France ayant beaucoup d’atouts qu’il faut valoriser»: «Malgré son regard maussade et déprimé face aux difficultés actuelles du pays, une majorité de Français a confiance dans les capacités du pays à rebondir», résume l’expert. Une confiance partagée par les organisateurs du forum «Osons la France» dont l’ambition n’est rien moins que de «réconcilier les Français avec leur économie, renouer avec l'optimisme en donnant à voir les forces d'innovation, de création et d'audace qui construisent l'avenir et les emplois de notre pays». Audacieux!

*sondage réalisé en ligne par Opinion-Way les 19 et 20 novembre 2014 auprès d’un échantillon de 1.055 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus

Quatre journées de rencontres

Zoom sur le trois temps forts du Forum «Osons la France» organisé au Grand Palais à Paris du 4 au 7 décembre

- Du 4 au 5 décembre midi, le Sommet de l'économie est un forum réservé au professionnels sur le thème «Entreprises, politiques, même combat !», organisé sous la forme de duos opposant un chef d'entreprise et un politique

-Du 5 décembre après-midi au 7 décembre, un forum grand public, avec notamment 2 moments forts pour les jeunes : le 1er forum économique pour les collégiens et une après-midi sur les emplois de demain dédiée aux 16-25 ans

-Du 4 au 7 septembre, une exposition au coeur de la nef où «200 bâtisseurs pour demain» présenteront leurs réalisations.