ECONOMIEPlan Juncker: Cinq clés pour comprendre comment le fonds va fonctionner

Plan Juncker: Cinq clés pour comprendre comment le fonds va fonctionner

ECONOMIELe président de la Commission européenne a annoncé la création d'un fonds pour mobiliser 315 milliards d'euros d'investissements…
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a annoncé ce mercredi devant le Parlement européen, la création d'un fonds pour mobiliser 315 milliards d'euros d'investissements destinés à soutenir l’investissement et relancer la croissance en Europe dans les trois années à venir. Mise en place, budget et fonctionnement...20 Minutes fait le point sur ce plan de relance à la sauce Juncker.

D’où vient l’argent de départ?

Censé s’abstenir d’argent public, le plan s'appuiera sur une partie du budget européen (16 milliards) et sur la Banque européenne d'investissement (5 milliards) -le bras financier de l'UE- qui gérera donc pour l’occasion ce nouveau fonds: le Fonds européen pour les investissements stratégiques. En revanche, le plan ne sera pas alimenté par des contributions directes des Etats membres, même si la porte est laissée ouverte pour que ceux-ci y participent.

Quel est le but de la manœuvre ?

Par un effet multiplicateur de 15, qualifié de «prudent» à Bruxelles, cette somme de départ devrait donc permettre de mobiliser au total 315 milliards d'euros, selon les calculs de la Commission. A terme, ce plan doit permettre de financer des projets de croissance stratégiques. Et devrait pouvoir créer jusqu'à 1,3 million d'emplois supplémentaires d'ici à la fin de 2017 et d'ajouter de 300 à 400 milliards au PIB à la richesse de l'Union, soit 2,3 % de croissance en plus.

Jusqu'à combien la Banque européenne d'investissement (BEI) pourra-t-elle prêter?

Selon un article du Monde, avec les 21 milliards mobilisables en cas de «coup dur», la BEI pourra prêter jusqu’à 60 milliards d’euros (en empruntant sur les marchés, comme elle le fait habituellement, avec un taux très bas permis par sa notation triple A). Le reste sera apporté par des cofinanceurs publics (par exemple des banques publiques nationales) ou privés, mentionne l'article. A noter que le pari de ce plan est également d'attirer, grâce à la «garantie du fonds» des ressources privées qui, actuellement, ne sont pas investies dans l'économie réelle.

Comment se fera la sélection dans le financement des projets?

Les projets financés seront choisis par un comité d'experts parmi une liste soumise par les Etats membres, et il n'y aura «pas de quota par Etat», assure à l’AFP, des sources européennes. Les infrastructures stratégiques, comme le numérique ou l'énergie, les transports, mais aussi l'éducation, la recherche et l'innovation seront les secteurs privilégiés. Enfin, une partie du dispositif, à hauteur de 75 milliards d'euros, sera réservée aux PME et aux entreprises de capitalisation moyenne, qui ont parfois du mal à trouver des sources de financement.

Quand ce plan de relance sera-t-il opérationnel?

Selon Jean-Claude Juncker, en conférence ce matin, le plan sera «opérationnel en 2015». Et s’il fonctionne, «il sera reconduit pour la période de 2018 à 2020. C'est le plus gros effort récent entrepris par l'Europe pour l'investissement. Pour chaque euro mis dans ce programme, on va générer 15 euros pour la recherche et développement ou les infrastructures», a-t-il tenu à ajouter.