La France a affiché au troisième trimestre une croissance de 0,3% par rapport au trimestre précédent, selon la première estimation publiée ce vendredi par l'Insee. Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas, décrypte pour 20 Minutes cette légère reprise de la croissance.

Peut-on parler d’une bonne nouvelle?

C’est une surprise positive. La Banque de France, qui était la plus favorable, attendait 0,2%. De notre côté, à BNP Paribas, notre prévision était de 0%. En effet, d’un côté, les enquêtes de confiance, notamment les PMI (Purchasing Managers’ Index) et les enquêtes de l’Insee, renvoyaient un signal négatif. Et de l’autre, les données mensuelles de consommation des ménages et de production industrielle, donnaient un signal positif. Notre prévision d’une croissance nulle réconciliait ces deux signaux. Mais au final, et c’est une bonne nouvelle, les données d’activité l’ont emporté.

Quels sont les moteurs de cette croissance?

L'économie au troisième trimestre a été soutenue par la hausse des dépenses de consommation des ménages et, plus encore, par celle des administrations publiques. La contribution des variations de stocks a été également très positive: les entreprises ont pu accumuler volontairement des stocks en anticipation d’une croissance plus forte ou, au contraire, se retrouver avec des stocks involontaires faute de demande. Il est difficile de savoir mais je miserais sur du stockage involontaire. Donc si ce chiffre de croissance est correct il reste fragile, en partie à cause de cet aspect.

Peut-on espérer 0,4% de croissance pour l’année 2014 comme le prévoit le gouvernement?

Oui, nous pouvons l’espérer. Sous l’hypothèse d’une croissance nulle au dernier trimestre (notre prévision actuellement), la croissance atteindrait 0,4% en moyenne annuelle en 2014 comme le prévoit le gouvernement. Un chiffre de croissance négatif au quatrième trimestre est peu probable tandis qu’un chiffre légèrement positif est envisageable.