La sidérurgie à la rescousse d'ArcelorMittal, pénalisé par ses activités minières
•Le géant mondial de l'acier ArcelorMittal est parvenu à compenser ...© 2014 AFP
Le géant mondial de l'acier ArcelorMittal est parvenu à compenser au troisième trimestre, grâce à ses activités sidérurgiques européennes et américaines, la mauvaise passe de ses mines qui l'avait contraint cet été à revoir ses ambitions à la baisse.
«Les résultats du trimestre écoulé montrent l'amélioration considérable de nos activités sidérurgiques, qui a plus que compensé la chute du prix du minerai de fer», s'est félicité vendredi le PDG Lakshmi Mittal, cité dans un communiqué à l'occasion de la publication des résultats du groupe au troisième trimestre.
«L'Europe a de nouveau réalisé un trimestre fort, ce qui reflète l'amélioration des conditions du marché et les effets bénéfiques des efforts d'optimisation», a-t-il ajouté, en rappelant les restructurations effectuées ces dernières années sur le Vieux continent, comme la fermeture des hauts-fourneaux de Florange.
L'impact ne se reflète pas forcément dans le chiffre d'affaires du groupe en Europe, qui reste stable par rapport au troisième trimestre de 2013 à 9,7 milliards. Mais le redressement est visible dans la production d'acier qui a augmenté de 3%, à 10,8 millions de tonnes, ainsi que les expéditions, qui ont gagné 6%.
En Amérique du Nord, les ventes ont bondi de 13,5% sur le trimestre.
La sidérurgie, coeur de métier du groupe, et ses deux principaux marchés, l'Europe et les Etats-Unis, ont ainsi soutenu ArcelorMittal cette année, compensant non seulement le recul enregistré au Brésil, mais aussi et surtout le recul de son activité minière.
L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a renoncé à abaisser la note BB+ du géant mondial de l'acier ArcelorMittal, après avoir pris connaissance de ces résultats «solides».
- Augmentation de cadence -
La chute du minerai de fer, en raison notamment du ralentissement de la demande chinoise, avait contraint cet été le groupe à abaisser son objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 8 à 7 milliards d'euros.
Face à cette situation, il a augmenté la cadence de sa production propre de minerai qui a atteint 15,8 millions de tonnes au troisième trimestre, soit une hausse de 6% en glissement annuel.
Le chiffre d'affaires de l'activité minière a toutefois plongé de 20% au troisième trimestre à 1,2 milliard de dollars et l'Ebitda du secteur a fondu de moitié à 278 millions d'euros.
Le groupe a également reconnu que l'impact du virus Ebola a ralenti sa production de minerai au Liberia.
«Vu les conditions actuelles du marché, je ne prévois pas de détérioration de notre performance au quatrième trimestre», a-t-il toutefois affirmé.
Au troisième trimestre, le groupe a dégagé un excédent brut d'exploitation de 1,9 milliard de dollars, supérieur aux attentes du marché qui tablait sur 1,81 milliard. L'Ebitda bondit ainsi de 11% par rapport à l'année dernière.
Une performance qui a réjoui les marchés. Vers 14H00 (13H00 GMT), le cours d'ArcelorMittal bondissait de 2,27% à 10,10 euros, alors que l'indice CAC 40 cédait 0,65%.
Sur les neuf premiers mois de l'année, l'Ebitda atteint 5,4 milliards de dollars (+9%), se rapprochant de l'objectif annuel «d'au moins 7 milliards».
- Moindres amortissements -
Au troisième trimestre, le bénéfice net s'est élevé à 22 millions de dollars, contre des pertes de 193 millions l'année dernière. Il est toutefois inférieur aux 52 millions dégagés au deuxième, qui avait permis à ArcelorMittal de renouer avec les bénéfices après huit trimestres consécutifs de pertes.
Sur les neuf premiers mois, le groupe reste toutefois dans le rouge avec des pertes de 131 millions, mais elles sont dix fois moins élevées que celles de l'année dernière (1,3 milliard) sur la même période.
Le groupe s'est toutefois donné un peu d'air en réduisant le montant de l'amortissement de ses installations industrielles, en arguant que la qualité de sa maintenance allait permettre de prolonger leur durée de vie utile.
Il prévoit ainsi de limiter ses amortissements d'actifs industriels, qui viennent normalement amputer sa rentabilité, dans une fourchette de 3,8 à 4 milliards, contre 4,7 milliards en 2013.
Le chiffre d'affaires est également en hausse de 2,1% à 20,0 milliards sur le trimestre, reflétant une progression des expéditions d'acier de 3,9% à 21,5 millions de tonnes par rapport à 2013. Sur les neuf premiers mois, la progression est plus modérée (+1,6%).
ArcelorMittal a maintenu son objectif «à moyen terme» de réduire son endettement net à 15 milliards de dollars, même s'il a continué d'augmenter pour atteindre 17,8 milliards au 30 septembre, soit 400 millions de plus qu'au 30 juin.