Parce que la France le vaut bien, Valls fait du «French Celebrating» chez l’Oréal
ECONOMIE•Le Premier ministre était en visite ce lundi matin chez le géant français des cosmétiques…C.P. avec AFP
Après l’ode au «made in France» de l’ex-ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, et l’appel de son successeur Emmanuel Macron vendredi à la «self confidence» [confiance en soi], le Premier ministre Manuel Valls a repris à son compte ce lundi matin un nouveau concept: le «French celebrating» ou la célébration de ce qui est français.
«La France qui avance, qui gagne, qu'il faut célébrer et soutenir»
Si les mots changent l’objectif reste le même: répondre au «French Bashing», le dénigrement systématique si cher à nos voisins britanniques, mais aussi à nombre de nos compatriotes. Et par là restaurer la confiance des Français dans leurs savoir-faire et leurs atouts économiques pour tenter d’enrayer la morosité économique ambiante.
Pour lancer sa campagne d’autocélébration, Manuel Valls a tapé dans le haut du panier: il s’est rendu à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) au siège de L'Oréal, le champion mondial des cosmétiques: «Il faut parler positivement de ce qui va dans le bon sens», a-t-il déclaré à la presse à l'issue de sa visite, jugeant qu'à travers «une entreprise comme L'Oréal, c'est au fond la France qui avance, qui gagne, qu'il faut célébrer et soutenir.»
«Plutôt que de dénoncer (le) French bashing», comme il l'avait déjà fait en septembre à la City de Londres ou lors de sa déclaration de politique générale, Manuel Valls a plutôt voulu mettre en avant «le French celebrating» , reprenant une expression du PDG de L'Oréal Jean-Paul Agon.
Méthode Coué et allégements de charges
Vendredi, dans une tribune publiée dans Les Echos, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron avait entonné le même refrain: «les défis que nous devons relever et les freins qui entravent notre activité ne proviennent pas de l’étranger, mais sont bien dans notre pays. L’un de ces problèmes, c’est le manque de "self-confidence" (…) c’est-à-dire de confiance en nous-mêmes. Pourtant, comment penser un seul instant que la France ne regorge pas des talents, des compétences et des énergies nécessaires à sa transformation?», écrivait-il.
Toutefois, pour redresser le pays, le Premier ministre ne compte pas sur cette seule méthode Coué. La baisse des prélèvements aux entreprises, au cœur de la politique économique de l’offre du gouvernement, reste plus que jamais d’actualité. Chez L’Oréal, le Premier ministre a ainsi appelé à lutter contre la fiscalité excessive», à «baisser le coût du travail, rendre les normes plus simples, soutenir la recherche», car «tout cela participe de la compétitivité et de l'attractivité dont nous avons besoin». «En retour il est nécessaire que les entreprises s'engagent à jouer le jeu de l'emploi», a-t-il rappelé à la veille de la constitution d’un comité de suivi des aides publiques aux entreprises qui fait déjà grincer les dents du patronat.