Accor investit dans le numérique, pour mieux contrer Booking et Airbnb

Accor investit dans le numérique, pour mieux contrer Booking et Airbnb

Accor a présenté jeudi à Londres un plan d'investissement ...
© 2014 AFP

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Accor a présenté jeudi à Londres un plan d'investissement de 225 millions d'euros sur cinq ans dans le numérique, une «opportunité en or», qui doit permettre au leader européen du secteur de mieux contrer les menaces liées aux acteurs d'internet comme Booking.com ou Airbnb.

Dès son arrivée à la tête du groupe il y a 14 mois, Sébastien Bazin avait fait sa priorité de renforcer Accor face à la montée des sites de réservations hôtelières, tels que Booking.com ou TripAdvisor.

Ces sites sont devenus indispensables aux groupes hôteliers mais en menacent l'équilibre économique de par l'importance des commissions qu'ils prélèvent.

Pour ce faire, Accor a trouvé chez Orange, en la personne de Vivek Badrinath, le pilote de son offensive dans le numérique, érigée en priorité absolue.

«Le numérique sera le facteur de différenciation entre les gagnants d'hier et les leaders de demain, les autres seront distancés. Il nous faut nous réveiller très vite», a martelé Sébastien Bazin, faisant la présentation de ce plan numérique devant presse et analystes, simplement vêtu d'un T-shirt et jean noirs, et pieds nus, afin de coller à l'image plus détendue des hommes du numérique.

Selon le PDG du groupe français, «l'industrie hôtelière a mis du temps (à réagir) car elle pensait que le numérique n'allait pas la toucher mais ce n'est pas vrai». «Le numérique est une opportunité en or pour Accor, pas du tout une menace» et la société «est prête à s'attaquer à ce nouveau défi», a-t-il lancé.

Pour Vivek Badrinath, «cela fait 20 ans que le cœur de l'usine de réservations de Accor est installé, il est assez gros, assez international et assez équipé pour aller plus loin».

Évoquant la présence sur le marché des agences de réservation en ligne type Booking.com ou Expedia, des agrégateurs type Kayak ou encore des sites de location d'appartements type Airbnb, M. Bazin a prévenu: «soyons vigilants car ils ont beaucoup de clients et leur présence n'est pas éphémère».

- Achat de start-up -

«70% des clients qui effectuent une réservation vont avant sur les médias sociaux comme Tripadvisor pour savoir ce qu'en disent les clients précédents», a donné en exemple Sébastien Bazin.

Il a rappelé que Booking.com compte «300.000 hôtels et Airbnb 500.000 possibilités».

Le plan «leading digital hospitality» (hospitalité numérique de pointe, ndlr) d'Accor, qui vise notamment à «intégrer et repenser la place» du numérique tout au long du parcours client, sera «décliné en huit programmes, dont les premières réalisations seront effectives dès 2015».

Le groupe hôtelier, qui déploiera notamment une application mobile unique pour ses clients, a annoncé à cette occasion l'acquisition de la start-up française Wipolo, spécialisée dans la gestion de voyage. Des services de réservation en ligne simplifiés seront par ailleurs développés pour les particuliers et les entreprises.

Les investissements financeront aussi l'acquisition de tablettes et smartphones pour les employés d'Accor, mais aussi de matériels et de logiciels «pour accompagner la montée en puissance du volume de transactions».

Aujourd'hui, plus de 2 milliards de personnes dans le monde possèdent un smartphone et 47% des recherches de voyage sont effectuées via un mobile. Chez Accor, les ventes en ligne représentent 35% du total des ventes, dont 12% sur mobile.

A travers ce plan et dès 2015, «on met le paquet sur le mobile, c'est sur ce point que beaucoup de choses se jouent», a lancé M. Badrinath.

Interrogé sur l'acquisition récente de 35% du capital de Mama Shelter, enseigne détenue par la famille Trigano, M. Bazin a affirmé sa «volonté d'aller plus loin dans le partenariat», sans plus de précisions, évoquant une échéance «à 5 ans».

Sur la question de rachat du groupe d'hôtellerie économique Louvre Hotels, le dirigeant du CAC 40 a rappelé qu'«Accor participe aux enchères. Il y a un prix auquel Accor sera là et un prix où il ne sera pas là», a-t-il lancé, affirmant que son groupe rencontrerait la direction de la société.

Accor, qui occupe la 6ème place du classement hôtelier mondial, exploite sous ses 15 marques dont Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis ou encore HotelF1, 3.600 hôtels et 450.000 chambres.

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