ECONOMIECes start-up à la conquête de l'Ouest

Ces start-up à la conquête de l'Ouest

ECONOMIESix entrepreneurs partis durant dix semaines dans la Silicon Valley sont revenus sur leur expérience ce jeudi au sein de Bpifrance...
Romain Lescurieux

Romain Lescurieux

Entre l'inauguration de la Hall Freyssinet par François Hollande mercredi et la visite de Michel Sapin dans l'incubateur d'entreprises Creative Valley ce jeudi, le gouvernement veut montrer son investissement en faveur de l'économie numérique et des start-up françaises.

>> Michel Sapin mise sur une Silicon Valley à la française. Lire le reportage

«Nous avons pris du retard et les autres ont pris de l’avance. Notamment les Etats-Unis qui ont racheté certains de nos brevets et ont incité nos esprits intelligents à s’installer dans leur écosystème, qui est attractif», explique à 20 Minutes, le ministre des Finances. «Nous devons désormais faire la même chose et être capable de développer nos propres initiatives pour maintenir nos esprits avec des emplois qui vont avec», ajoute-t-il.

Car actuellement, si certains entrepreneurs ont le cœur en France, leur business se déroule outre-Atlantique, dans la Silicon Valley.

«Stage commando» de l'entreprenariat

BpiFrance et Ubifrance ont monté l'année dernière un programme d'accélération pour de jeunes entreprises françaises. Le nom: Ubi i/o. Ainsi, ils sont huit -sélectionnés sur des centaines de candidatures- à être partis au printemps durant dix semaines au cœur de la Silicon Valley pour un travail intensif. Préparation d'un pitch de trente secondes, coaching, conseils de spécialistes, rendez-vous clients, peu de sommeil et beaucoup d'Anglais... «Ils ont vécu un stage commando de l'entreprenariat», mentionne Stéphane Alisse, qui dirige les activités high-tech d'Ubifrance en Amérique du Nord.

«Ce programme est destiné aux entreprises qui placent les Etats-Unis dans leur stratégie de développement et d'internationalisation», poursuit-il. Pari gagné. Deux d’entre elles sont restées sur place, d'autres vont y retourner, mais pour toutes, le business se passe de toute façon là-bas. Sans toutefois oublier la France.

Partir, une trahison?

«En partant, j'étais à la tête d'une petite boîte de six salariés», affirme Mathieu Lhoumeau de Contractlive, entreprise permettant une meilleure gestion des contrats de travail. «Je voulais me rendre compte du marché américain. Mais en deux semaines, grâce au programme, j'ai compris les enjeux et j'ai décidé de rester», ajoute-t-il. Depuis, le Français a même gagné le World Cup Tech Challenge (coupe du monde des start-up récompensant les meilleures innovations).

«Je n'ai pas quitté, ni trahi la France. Je vais simplement croître plus facilement aux Etats-Unis pour ensuite davantage recruter en France, notamment des commerciaux et des développeurs», tient-il à préciser. Une vision partagée par l'ensemble de ses camarades.