SOCIALAir France: Où en est le conflit autour du développement de Transavia?

Air France: Où en est le conflit autour du développement de Transavia?

SOCIALDirection et pilotes se rassoient autour d’une table ce mardi après-midi, une semaine après la fin de la grève…
Bertrand de Volontat

Bertrand de Volontat

Transavia, acte deux. Pilotes et direction d’Air France se sont quittés en désaccord le 28 septembre dernier après 14 jours d’une grève record qui a coûté près de 400 millions d’euros à la compagnie. Les syndicats de pilotes s'opposaient aux conditions de développement de Transavia, la filiale low-cost de la compagnie aérienne, qu’ils considèrent comme une menace pour leurs statuts. Ils retrouvent leurs dirigeants ce mardi pour une nouvelle tentative de discussion.

Le syndicat majoritaire de pilotes d'Air France (SNPL) a en parallèle invité ce mardi à 14h toutes les organisations syndicales représentatives, celles qui l'ont soutenu (CGT, UNSA, FO) et celles qui l'ont critiqué (CFE-CGC, CFDT) pour leur exposer leurs nouvelles craintes. 20 Minutes fait le point sur les discussions du jour.

L’objet du conflit

Air France-KLM souhaite renégocier depuis des mois un accord passé avec les pilotes lors de la création de «Transavia France» en 2007, limitant la compagnie à 14 avions et bloquant ainsi son expansion. Ce projet était la cible de la grève des pilotes. Car ces derniers craignent d’être basculés sur Transavia pour des lignes assurées jusqu’à présent par Air France, avec des contrats de travail moins-disant à la clé. Le PDG, Alexandre de Juniac, a menacé au cours de la grève en septembre de dénoncer cet accord, ce qui a attisé la détermination des grévistes. Mais une dénonciation pure et simple, si elle était mise en action, prendrait plus d’un an et demi à aboutir.

Une compagnie low-cost bis pour contourner les pilotes?

Ce mardi, la direction pourrait ainsi contourner la renégociation de l’accord sur Transavia France avec un projet de «low-cost bis», basé sur le volontariat de pilotes Air France et de recrutements externes. Car la compagnie veut aller vite pour redresser ses finances dans le cadre de son plan «Transform 2020» et ambitionnerait d’ouvrir de nouvelles à bas-coûts dès avril 2015. Interrogée par 20 Minutes, la compagnie n’a pas souhaité confirmer l’information avant la réunion de ce mardi après-midi.

Les craintes du syndicat majoritaire de pilotes

Le SNPL pense que la direction a dans ses cartons ce projet de «low-cost bis», qui se fonderait «sur un nouvel accord, cette fois-ci inter-catégoriel», selon son porte-parole, Guillaume Schmid, cité par l’AFP. Or, sur l’ensemble des personnels, toutes catégories confondues (personnel au sol, hôtesses et stewards, pilotes), «les pilotes ne pèsent que 6%», selon le syndicaliste. Selon le premier syndicat de pilotes, Air France aurait d'ores et déjà enregistré au tribunal de commerce de Bobigny la nouvelle «Transavia Company», créée «dans l'opacité la plus totale», rapporte Guillaume Schmid.

L’objectif des syndicats: clarifier les entités d’Air France

Si la CFE-CGC craint ne pas tomber d’accord avec le SNPL sur la renégociation de l’accord Transavia France, comme lors de la grève, la CFDT, plus optimiste, espère pour sa part un rapprochement avec les pilotes, à la condition de porter des «revendications communes», et non sur les conditions de travail des pilotes. «Le sujet c'est plutôt le périmètre des entités (Air France, Transavia, Hop!) et que l'une ne cannibalise pas l'autre», expose Béatrice Lestic, secrétaire générale, citée par l’AFP.