SOCIALEmploi: Moins de 6% des recrutements sont abandonnés faute de candidat adéquat

Emploi: Moins de 6% des recrutements sont abandonnés faute de candidat adéquat

SOCIALPôle emploi a publié mardi une étude qui remet en perspective la problématique des «emplois non pourvus»…
Claire Planchard

C.P.

Au moins 400.000 pour le Medef, environ 350.000 selon le gouvernement... Le débat sur le supposé «stock» d’emplois non pourvus de l’économie française ressurgit à intervalle régulier en cette période de chômage de masse. Et avec lui, la polémique sur la nécessité de contrôler et/ou de mieux former les chômeurs.

Seulement 15% des recrutements abandonnés

Quelques semaines après la dernière sortie du ministre du Travail François Rebsamen sur ce sujet, Pôle emploi publie pourtant une étude qui bat en brèche nombre d’idées reçues sur les difficultés de recrutement des entreprises. Sa nouveauté: abandonner la «vision statique» du marché qui laisserait croire qu’il existe en permanence «un stock» d’emplois non pourvus pour privilégier une approche dynamique centrée sur les flux d’offres de recrutement déposées puis retirées par les entreprises. Et leurs motivations.

L’étude réalisée au cours de l’été 2013 porte ainsi sur un échantillon d’établissements ayant déposé une offre annulée en mars ou avril 2013 ou satisfaite deux mois ou plus après leur publication. Bilan: 69% des établissements déclaraient avoir trouvé un candidat, 16% poursuivaient leur recrutement. Seuls 15% l’avaient abandonné. Une proportion qui tombe à 3% si l’on ajoute les offres pourvues en moins de deux mois.

Dans 46,8% des cas, ce renoncement s’expliquait par la disparition du besoin (6,8% des entreprises interrogées), dans 15,6% par une coupe budgétaire (2,5%). L’absence de candidat adéquat n’était citée que dans 37,6% des cas, soit 5,7% des entreprises interrogées.

Pénurie de candidats et inadéquation des compétences

«Cependant, si le processus a abouti, cela ne signifie pas qu’il se soit réalisé sans embûche», note Pôle emploi qui souligne que 64% des employeurs qui ont recruté ont rencontré au moins un type de difficulté. La pénurie de candidats ou l’inadéquation des compétences disponibles sont le plus souvent citées (52,3%), loin devant des problèmes de procédures internes (9,%) ou les difficultés liées à la nature du poste -condition de travail, image, salaires…- (28,9 %).

Pôle emploi émet toutefois quelques réserves sur «l’ampleur» de ces difficultés liées aux candidatures: «En effet, plus de 4 employeurs sur 10 (déclarant avoir rencontré ce type de difficultés) admettent avoir recruté sans concession aucune, que ce soit en matière d’expérience, de compétence, de niveau de formation ou encore de motivations des candidats», note les auteurs de l’étude.

Enfin ces difficultés frappent inégalement les secteurs d’activité et les métiers: la construction, l’industrie ou le commerce sont sensiblement plus touchés que les autres. Les entreprises de moins de 10 salariés rencontrent aussi plus de problèmes. Et sans surprise, ce sont les recrutements pérennes en CDI qui ont été le plus souvent abandonnés faute de «candidat adéquat»: 41,2% des cas, contre 35,2% pour les CDD.