PREVISIONSPlacements financiers: Pourquoi l’épargne des Français ne décollera pas en 2015

Placements financiers: Pourquoi l’épargne des Français ne décollera pas en 2015

PREVISIONSLe cabinet PAIR Conseil annonce un timide rebond l’an prochain…
Claire Planchard

C.P.

Pas d’éclaircie en vue pour les placements financiers. Selon les dernières prévisions des «Cahiers de l’épargne» du cabinet PAIR Conseil révélées ce lundi par Les Echos, les flux financiers des Français vers les principaux placements (sommes déposées intérêts compris, moins les sommes retirées) ne devraient pas excéder 79 milliards d’euros fin 2015, contre 76 milliards d’euros fin 2012.

Les faibles taux d’intérêt

Malgré un taux d’épargne toujours très élevé en France (près de 16% du revenu disponible), le bilan 2015 devrait ainsi rester très loin des records des années 2000 où on enregistrait des flux de plus de 120 milliards d’euros. Parmi les principales explications la crise économique et son impact sur la confiance des ménages. Sans perspectives de hausse de revenu, ces derniers «s’endettent moins et puisent davantage dans leur patrimoine financier pour acheter un logement», explique notamment un expert de PAIR Conseil, cité par Les Echos.

Autre explication: les taux d’intérêt très faibles qui découragent les épargnants. Et les détournent notamment des livrets réglementés (taux de 1% du livret A depuis le 1er août) et des comptes à terme. Ces derniers devraient ainsi voir leur collecte nette reculer à nouveau en 2015 (-18,6 milliards d’euros après -22 milliards en 2014).

Dynamisme du PEL et de l'assurance-vie

Dans ce contexte, d’autres supports tirent leur épingle du jeu. En tête: l’assurance vie. Après avoir retrouvé en juillet son plus haut niveau depuis quatre ans, sa collecte nette devrait confirmer son rebond en 2015 (20,5 milliards attendus en 2015 contre 18,5 milliards en 2014). Même chose pour le Plan épargne logement (PEL) (13 milliards attendus en 2015 après 9,7 milliards en 2014) qui a connu lui aussi un coup d’accélérateur cet été grâce à une rentabilité plus séduisante (2,5% de rendement net d’impôts pendant douze ans, prime d’Etat en cas de prêt immobilier).

Enfin autre tendance: la progression des flux sur les comptes courants (11,1 milliards attendus en 2015 après 10 milliards), c'est-à-dire des liquidités qui dorment sans aucun rendement. Un «non-placement » qui en dit long sur l’inquiétude des ménages français.