ALTERNANCELes 7 pistes pour doper l’apprentissage

Les 7 pistes pour doper l’apprentissage

ALTERNANCEFrançois Hollande présidera ce vendredi les Assises de l’apprentissage qui réuniront les partenaires sociaux pour lever tous les freins au développement de la formation par alternance…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

L’heure est grave: le nombre d’apprentis a chuté de 8% en 2013 (à 420.000), ce qui éloigne la France de son objectif d’atteindre 500.000 jeunes en alternance d’ici à 2017. Pour relancer la machine, François Hollande présidera ce vendredi les Assises de l’apprentissage, qui réuniront des représentants d’organisations syndicales, patronales, des régions et des chambres de commerce et de l’artisanat. Tous débattront des moyens de lever les obstacles à la formation en alternance en vue d’élaborer un plan d’action. 20 minutes fait le point sur les 7 leviers qui pourraient être actionnés.

Inciter les PME à opter pour l’apprentissage

Le gouvernement a annoncé en juillet qu’il débloquerait 200 millions d’euros pour financer une aide de 1.000 euros dans les entreprises de moins de 50 salariés embauchant un apprenti, dans les secteurs ayant conclu un accord sur le sujet dans le cadre du pacte de responsabilité. «Reste à définir les contours de cette prime: doit-elle être versée uniquement pour l’embauche du premier apprenti ou aussi pour le second? La question doit être abordée lors des Assises», indique-t-on l’Elysée. Jugeant les aides financières insuffisantes, le Medef plaide de son côté pour l'instauration d'un dispositif «zéro charge» pour l’apprentissage.

Booster l’alternance dans la fonction publique

Aujourd’hui, la fonction publique d’Etat compte 700 apprentis et l’objectif du gouvernement est de parvenir à 10.000 d’ici à la fin du quinquennat. «Pour y arriver, les apprentis ne doivent pas compter dans les plafonds d’emploi des ministères et l’Etat doit dégager des moyens pour les accueillir», déclare-t-on à l’Elysée. Un chantier qui devrait être donc remis sur la table lors des Assises, avec des engagements à la clé.

Mobiliser les grandes entreprises

Les entreprises de plus de 250 salariés ont l’obligation d’accueillir 4% d’alternants dans leurs murs, sous peine de payer une amende. «Or, aujourd’hui, 4.000 d’entre elles préfèrent payer cette taxe plutôt que recourir à l’apprentissage», explique l’Elysée. Le gouvernement envisage donc de solliciter Pôle emploi pour tenter de comprendre leurs réticences et parvenir à les mobiliser.

Repenser la rémunération des apprentis

«Aujourd’hui, elle est fixée en fonction des critères d’âge. Mais il faut s’interroger pour savoir s’il ne serait pas plus judicieux de la déterminer en fonction du niveau de qualification de l’apprenti», explique l’entourage de François Hollande. Une mesure qui permettrait d’attirer plus de jeunes vers l’apprentissage dans le supérieur et qui est notamment défendue par l’APCMA.

Mieux prévenir les ruptures de contrat

Un alternant sur cinq ne va pas au bout de son contrat et décroche parfois des études ensuite. «Il faut faire en sorte que les CFA (Centre de formation des apprentis) soient plus impliqués dans la prévention des conflits et la réorientation des jeunes qui ont rompu leur contrat», propose l’entourage du président. La CFDT défend aussi l’idée d’instaurer une médiation entre jeunes et entreprises pour limiter les ruptures de contrat.

Assouplir certaines règles du droit du travail

Le code du travail interdit aux apprentis mineurs de travailler la nuit, le dimanche et les jours fériés. Des contraintes pour certains employeurs ainsi que l’utilisation de machines dangereuses et l’accomplissement de travaux dangereux. Des contraintes pour certains employeurs. «Ces règles sont parfois ressenties dans certains secteurs comme des contraintes hypothéquant le développement de l’alternance. D’où l’intérêt de les remettre sur la table», indique l’entourage de François Hollande. Certaines simplifications administratives pourraient aussi être décidées.

Mieux promouvoir l’apprentissage

«L’alternance apparaît pour beaucoup de parents et d’enseignants comme une voie réservée aux élèves en difficulté», selon Jean-Jacques Dijoux, directeur général de l’Agefa PME. Pour renforcer sa visibilité «la France va notamment déposer une candidature pour accueillir les Olympiades des métiers en 2019», déclare l’entourage de François Hollande. La CGT, la CFDT et FO demandent aussi «à ce que le statut de l’apprenti puisse être revalorisé, pour faire envie», déclare Thierry Lepaon, numéro un de la CGT.