La grève d'Air France pourrait compromettre le retour aux bénéfices cette année

La grève d'Air France pourrait compromettre le retour aux bénéfices cette année

Le PDG du groupe Air France-KLM a laissé entendre lundi que la grève entamée par les pilotes français pourrait compromettre le retour aux bénéfices de la compagnie française cette année.
© 2014 AFP

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Le PDG du groupe Air France-KLM a laissé entendre lundi que la grève entamée par les pilotes français pourrait compromettre le retour aux bénéfices de la compagnie française cette année.



«Air France devrait être bénéficiaire cette année si la grève n'impacte pas ses développements», a déclaré Alexandre de Juniac à la presse, au siège du groupe.

En 2013, le groupe franco-néerlandais avait enregistré un bénéfice d'exploitation de 130 millions d'euros contre une perte de 336 millions en 2012. Si l'entité hollandaise KLM était largement bénéficiaire, Air France accusait encore une perte de 174 millions que la direction entendait résorber cette année.

«J'espère que nos interlocuteurs vont revenir à la raison», a insisté M. de Juniac. «On a fait des propositions. Je leur dis +continuons la discussion et reprenez le travail+», a-t-il poursuivi en s'interrogeant néanmoins sur la volonté des syndicats de discuter.

«Je me pose des questions sur la volonté d'en face de vraiment aboutir», a-t-il regretté en estimant que la compagnie se devait de réagir face à l'offensive low-cost. «Je le regrette vraiment parce que ça me paraît pourtant tellement important pour la maison» Air France, a-t-il dit.

«Si on propose le plan de croissance, c'est parce que la maison non seulement en a besoin (...) mais parce qu'elle est menacée sur ce marché (et) elle est menacée aussi sur ses activités traditionnelles», a-t-il ajouté.

La grève coûte 10 à 15 millions d'euros par jour à la compagnie sans compter les dédommagements des passagers. Au total, 65.000 clients sont touchés par cette grève en raison de retards de vol ou d'annulations, a précisé le dirigeant.

Alexandre de Juniac a en outre estimé que cette grève ne faisait que renforcer les concurrents du groupe, notamment EasyJet qui, tirant profit du conflit social, a mis en vente un millier de places supplémentaires depuis Paris.

Interrogé sur l'abandon du développement de la filiale à bas coût Transavia, point de discorde avec les pilotes grévistes, le PDG a estimé que «ce serait un très mauvais coup porté à Air France de ne pas développer» cette compagnie.

Opposés aux conditions de développement de Transavia, le SNPL AF Alpa (majoritaire) a appelé à une grève reconductible du 15 au 22 septembre; le Spaf, deuxième syndicat, et Alter (non représentatif) jusqu'au 18.

Lundi, la moitié des avions d'Air France étaient cloués au sol faute de pilotes, selon la compagnie, et la situation devrait empirer, jusqu'à la paralysie mercredi, selon les syndicats.

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